Communiqué
Vincent Debanne, Michel Poivert
No Exaggeration
Le processus d’élaboration des images de Vincent Debanne est long puisqu’il s’agit toujours d’une recréation photographique et d’une scénarisation par montage, par accumulation, méthode à la fois empirique et exagérative, aspirant à la transcription la plus fidèle à l’expérience éprouvée des lieux (qui ont souvent valeurs de dispositifs, tels les centres d’affaires, les centres commerciaux, les usines, les lieux dédiés au travail, au spectacle, les lieux de loisir, les lieux du pouvoir) et des faits sociétaux observés. L’imaginaire, par le biais de la scénarisation, déploie dans ses photographies sa capacité prospective et révélatrice. Il vient donc conforter l’expérience, et parfaire la captation photographique qui est pour lui, toujours incomplète, en deçà de l’expérience, de l’observation, du ressenti.
Ses images sont articulées selon plusieurs temporalités, utilisent des effets anachroniques et travaillent les rapports entre esthétique et politique. Dans son travail photographique, les références à la peinture et à l’histoire, lui donnent les moyens de la parodie, le véritable enjeu étant la description du contemporain. Le recours à une iconographie passée (matrice de ses images), comme la propagande et la peinture d’histoire, lui permet de renouveler le regard sur notre époque et d’en dévoiler les archaïsmes.