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Nina Korhonen. Cahiers 1988-2002

Pour ce cahier, Nina Korhonen a pris pour modèle sa grand-mère Anna, qui a tout quitté un matin de 1959, pour s’installer aux Etats-Unis. Photographies aux formats hétéroclites, cartes postales, plans et extraits de journal, documentent la vie de cette femme de 80 ans et nous font pénétrer dans l’intimité du processus créatif de la photographe.

Information

Présentation
Nina Korhonen
Nina Korhonen. Cahiers 1988-2002

«Cahier» est une collection de carnets de travail édités en fac-similé qui offre au lecteur la possibilité de pénétrer dans l’intimité du processus créatif des photographes. Croquis, esquisses et notes constituent, avant l’œuvre aboutie, un corps esthétique autonome d’autant plus vital qu’il est encore en gestation. Pour les artistes le carnet est un support de réflexion et de recherche. Ils y insèrent textes, coupures de presse, extraits de notes prises sur internet, planche-contact, e-mail, etc. Le monde y est confronté, décanté, trié, dans un va-et-vient continu entre l’intime et le public.

Partir, tout quitter pour un pays dont on ne connaît que les images imprimées. C’est le choix fait par Anna, qui n’est ni aventurière, ni journaliste, mais simplement le modèle inattendu de la photographe Nina Korhonen. Pour son Cahier 1988-2002, l’artiste a choisi de se concentrer sur cette femme de 80 ans, qu’elle a photographié au cours de toutes ses activités, intimes, drôles, et truffées de clin d’œil à la vie, qu’elle semble traverser avec distance et insouciance. Le portrait ici dressé est celui de la grand-mère de l’inconscient collectif, celle qui nous prépare affectueusement des confitures, qui nous glisse malicieusement quelques noix dans le fond de la poche, ou celle qui encore nous réveille au petit matin pour nous faire connaître la curieuse sensation de marcher pieds nus dans la rosée fraîche.

Capturées avec respect et tendresse, les images de cette grand-mère détonnent avec ce que le visiteur est habitué à voir. Elles s’immiscent dans l’intérieur américain que s’est forgé cette femme finlandaise qui décida, un beau matin de 1959, de laisser derrière elle son mari et sa fille pour partir à la conquête de l’est des Etats-Unis. Les instants se juxtaposent, jouant de la solitude, de la découverte, et d’un temps las. Anna — qui n’est autre que la véritable grand-mère de Nina Korhonen — se plaît à fixer l’objectif, comme à l’ignorer dans le soupir.

«Je voulais rendre visite à ma grand-mère, Anna, à New York et en Floride. J’ai voulu tout documenter: rencontres avec des amis, promenades à Coney Island, Finntown Brooklyn, chaque coin de Manhattan, les chemins et les plages de Lake Worth. J’ai utilisé toute sorte de formats: panoramique, polaroid, boitier demi format, 35 mm, moyen format en noir et blanc ou en couleur. Des centaines de rouleaux se sont accumulés. J’ai écrit un journal et je me suis entretenue avec de nombreuses personnes. Entretemps, ma grand-mère m’a appris ses secrets de couture.»
Nina Korhonen

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