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Nihilisme et Modernité. Essai sur la sensibilité des époques modernes de Diderot à Duchamp

Analyse de la modernité à travers quelques grands noms (Baudelaire, Manet, Cézanne, Picasso, Benjamin). Une évolution qui part de la vérité de la nature pour laisser place à la vérité de l’œuvre, où la sensation tient la première place : une œuvre nihiliste puisque elle ne se réfère plus qu’à elle-même, comme l’a si bien montré Duchamp.

— Éditeur : Jacqueline Chambon, Nîmes
— Collection : Rayon art
— Année : 2003
— Format : 14 x 20 cm
— Illustrations : aucune
— Pages : 248
— Langue : français
— ISBN : 2-87711-253-5
— Prix : 27 €

Présentation

Être sensible, c’est détecter la forme du temps. Michel Guérin parcourt ainsi des moments de sensibilité et des époques modernes. Il y a celle de Baudelaire revigorant l’impératif romantique pour en faire l’art de la vie moderne. Celle de Manet avec la transparence plate de sa prose picturale. Celle de Cézanne qui ouvre à un être de l’art pour toujours alors que l’art n’a plus de référence. Puis Benjamin diagnostique un nouveau concept de l’art comme expérimentation et fait.

La thèse centrale de Michel Guérin est que l’émergence de la sensibilité moderne est catalysée par le nihilisme. La ruine des valeurs est le retour des choses et l’apparition du temps comme seul absolu, c’est-à-dire en fait relativité toujours recommencée. La modernité ne laisse plus rien à désirer, sinon un nouveau qui s’abîme à répétition dans un autre. Même les passions, ces formes encore cristallisées de la sensibilité se défont dans la sensation présente. Le sens esthétique en devient changeant, mobile et labile, nerveux. Si bien que l’art découvre finalement qu’il n’a rien à dire.

En de subtiles analyses des subtiles dérnarches de Duchamp, Michel Guérin montre alors pour finir comment s’accomplit ce nihilisme : du mime de rien on passe au mine de rien. À force de n’avoir plus d’objets, l’art consiste à être sans objet. Quand l’art a été déposé, il reste l’art du dépôt. L’art devient affaire d’emploi du temps.

Le livre débouche sur une vision forte et désabusée de « l’esprit de notre temps », y compris en termes de sensibilités, de vécus et d’émotions. C’est un grand livre de théorie esthétique et d’analyse de la culture.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Jacqueline Chambon)

L’auteur
Michel Guérin, né en 1946, est professeur à l’université de Provence (UFR LACS, Département des Arts plastiques et Sciences de l’Art), philosophe, écrivain, éditeur. Il a publié de nombreux ouvrages dont les plus récents sont : La Pitié (Apologie athée de la religion chrétienne) et François Méchain, I’exercice des choses (en collaboration avec Colette Garaud).

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