Nicolas Rubinstein
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Dans la cour du Lieu unique, un squelette d’éléphant africain équipé d’ailes semblables à celles de Batman survole un champ de croix en os, régulièrement alignées, comme dans un cimetière militaire.
Cette installation interroge un mythe qui a marqué l’imagination et la culture populaire: celui du cimetière des éléphants, et joue sur les symboliques multiples des éléments qui la composent.
Les ossements, pris comme matériau exempt de toute morbidité, ne sont plus sous la terre mais sur la terre et construisent une autre forme de cimetière, peut-être celui de nos illusions perdues ou de notre société?!
Entre l’éléphant, pilier du monde, représentant à la fois la sagesse, la mémoire, mais également la Nature ou le Monde, grâce à son statut de plus gros animal terrestre, et dont le comportement possède certaines similitudes avec le nôtre (en particulier un rapport privilégié à la mort et aux ossements); les croix qui, avant d’être organisées en cimetière, indiquent en premier lieu une orientation dans l’espace, et la référence à Batman, le justicier vengeur qui tient à la fois du monstre et du héros se battant contre des ennemis… les interprétations sont multiples!