ART | EXPO

Nico Vascellari

29 Nov - 26 Jan 2013
Vernissage le 29 Nov 2012

Nico Vascellari poursuit ici son travail d'expérimentation entre installation, sculpture et performance. Il explore deux lieux, une cavité naturelle en Italie et un cratère au Turkménistan, aux formes similaires mais aux histoires bien différentes: l'une pouvant représenter l'entrée et l'autre la sortie d'une sorte de boyau maléfique et flamboyant.

Nico Vascellari
Nico Vascellari

Le point de départ est un endroit mystérieux situé dans la forêt du Cansiglio, au nord de l’Italie, qui fascine Nico Vascellari depuis son enfance: le Bus de la Lum, une cavité naturelle de 158 m de profondeur entourée de légendes macabres et sataniques. Son nom «Puits de lumière» vient des dégagements de gaz naturels dus à la décomposition d’animaux tombés au fond et étaient interprétés au Moyen-Age comme un lieu de rituels de sorcellerie. Ces légendes sont devenues tristement réelles au moment de la seconde guerre mondiale, quand les deux parties adverses ont utilisé ce lieu pour y jeter leurs ennemis bien souvent encore vivants.

L’artiste relie ce lieu fascinant à un deuxième, lui aussi lié à l’Enfer: Darvaza ou «la Porte de l’Enfer» au Turkménistan. Il s’agit dans ce cas d’un cratère d’une cinquantaine de mètres de diamètre, en combustion continue depuis 1971. Lors d’une prospection minière soviétique en 1970, une équipe de géologues, en forant le sol à la recherche d’un gisement, perce accidentellement une cavité souterraine qui provoque l’effondrement de la tour de forage, laissant ainsi un trou béant dans le sol. Pour éviter tout risque, les autorités décidèrent de mettre le feu aux gaz qui émanent du puits. Les géologues estimèrent la fin de la combustion à quelques semaines, mais le puits brûle sans interruption depuis.

Nico Vascellari explore ces deux lieux, aux formes similaires mais aux histoires bien différentes, l’un pouvant représenter l’entrée et l’autre la sortie d’une sorte de boyau maléfique et flamboyant. Il les a filmées, l’un du fond vers le haut, l’autre de manière circulaire, et a ensuite superposé les images.

La vidéo ainsi obtenue est projetée en double, de part et d’autre de l’espace d’exposition, sur une forêt de structures, mi-sculptures mi-écrans, déformant et réfractant l’image, et renvoyant sur les murs des formes alternant entre ombres et lumières. L’exposition est bercée par un chÅ“ur de voix lancinantes, composé par Nico Vascellari et le musicien Ghedalia Tazartes, et traversée par un dispositif lumineux et instable créant un environnement de clair-obscur et de sensations quasi mystiques propres aux lieux dont l’artiste s’est inspiré. Des collages, réalisés à partir de pages de magazine passés à l’acide et prélevés à l’aide de scotch, rythment également l’espace comme autant de paysages abstraits extraits de cet univers occulte.

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