Les Å“uvres de Niccolò Montesi semblent découpées, tant les contours sont nets, comme une impossible réconciliation entre les surfaces et les couleurs, où les coins font figure de rapprochement. C’est la zone où tout était encore possible, entre envers et endroit ; là où le bâtiment s’arrête pour faire place à l’imagination — ou l’inverse.
Une architecture picturale
Il y a, bien sûr, des airs de peinture abstraite, dans les scènes réelles capturées par Niccolò Montesi. Là , le jaune tendre d’un préau tranche dans un joyeux contraste avec le bleu immaculé du ciel. Plus loin, un lampadaire et un cube orange suggèrent à eux seuls tout un univers immobile, splendidement géométrique. Ici, c’est un bâtiment posé en équilibre, comme la proue d’un navire, entre deux morceaux de ciel.
Dans la lumière immobile, les formes deviennent surface, couleur, contour. Mathématisées à l’extrême, ces Å“uvres n’ont de vie que dans leurs angles, là où le tracé laisse place au possible, morceau d’inachevé, ou la main de l’architecte a choisi de s’arrêter.
Le regard tourné vers le ciel
Pourtant, sous l’immensité de ce ciel, plein de vide, grouille la vie si riche et affairée de la cité, que l’architecture contemple avec un calme majestueux. Sous l’activité quotidienne, le Lexique des coins explore l’ADN de Milan, ses détails et ses formes pures.
« Et c’est la volonté de comprendre et de représenter cette réalité, où la seule et suprême vision de l’angle, un angle mesuré de bas en haut et qui soulève une sagesse visuelle inattendue, catalogue un manuel d’orientation, qui repose sous les nuages, mais les nuages cette fois ne portent plus d’ombres, mais la vraie palette du Mediolanum Urbe. », ainsi que le résume Chiara Guidi.