L’exposition « New York Trees, Rocks & Clouds » à la galerie Les filles du calvaire, à Paris, dévoile une trilogie photographique de Mitch Epstein à travers laquelle l’artiste américain poursuit son exploration des rapports entre l’homme et la nature. L’exposition est présentée dans le cadre du Mois de la Photo.
Les photographies de Mitch Epstein sondent les rapports entre l’homme et la nature
L’exposition réunit les trois derniers corpus photographiques réalisés par Mitch Epstein, respectivement consacrés aux arbres, aux rochers et aux nuages à New York. Un triptyque à travers lequel le photographe poursuit l’étude qu’il mène depuis plus de quarante ans des rapports qu’entretient l’homme avec son environnement, notamment naturel.
Ces nouvelles séries de photographies de Mitch Epstein abandonnent la couleur de précédentes réalisations pour le noir et blanc, comme pour mieux forcer notre regard à se focaliser sur les éléments essentiels. Pour ces travaux, le photographe a déplacé ses recherches vers des motifs qu’il a apparemment isolés pour en dresser un inventaire : les arbres dans la série New York Abor, réalisée en 2011 et 2012, et les roches et nuages dans celle intitulée Rocks and Clouds, réalisée en 2014 et 2015.
« New York Trees, Rocks & Clouds » : l’emprise de l’homme sur la nature dans les paysages new-yorkais
Pourtant, ces motifs, dont la capture résulte d’un patient processus de repérage ne sont pas choisis pour leurs qualités intrinsèques mais pour ce qu’ils expriment de la relation entre l’homme et la nature. Ils s’inscrivent donc pleinement dans un travail d’une remarquable constance. Ainsi, dans le cliché de la série New York Arbor intitulé American Elm, Eastern Parkway, Brooklyn, où un arbre est soutenu par un bloc de béton, c’est moins l’arbre qui est photographie que les manifestations de la conquête humaine de l’espace naturel et la difficile cohabitation entre les deux.
Dans la série Rocks and Clouds, Mitch Epstein choisit deux formes naturelles, les roches et les nuages, pour leur caractère évidemment opposé. A travers eux s’opposent l’ancien et contemporain, une opposition temporelle qui agit comme un outil de mesure du façonnage et de la manipulation du paysage par la société humaine. Le ciel en mouvement surplombant une masse de tours modernes, blocs de béton verticaux, ou une trouée dans les nuages au-dessus d’une petite maison en bois, sont autant d’indices pour une étude documentaire qui, au-delà du paysage new-yorkais en dit long sur l’histoire de l’accaparement de la nature par l’homme.