ART | EXPO

New Paintings

05 Déc - 06 Fév 2021
Vernissage le 05 Déc 2020

L'exposition New Paintings à la galerie Dutko présente des œuvres de Kim Booker, Katya Granova, Christian Sorg, Monique Frydman et Jean-Pierre Pincemin. Ce group show se veut une exploration plurielle du geste pictural, une confrontation de l'art abstrait aux problématiques contemporaines.

Les jeunes artistes rencontrent les peintres et sculpteurs à la réputation confirmée ; la Néerlandaise Katya Granova dialogue avec la Britannique Kim Booker ; les époques et les pays se retrouvent dans cette exposition à l’ambition généraliste, qui n’a qu’un mot d’ordre : New Paintings.

Refonder l’abstraction

Influencé par l’art pariétal aussi bien que par la photographie, issu d’une formation classique aux Arts Appliqués et aux Beaux-Arts de Paris, aujourd’hui peintre abstrait aux 400 expositions, Christian Sorg re-pense l’abstraction. « Il vide le motif ou au contraire le sature pour atteindre dans les deux cas à un absolu qui est la matière, l’espace, le signe ». Ses Å“uvres, dont les larges plaques ocres et pastels font face aux tableaux de Jean-Pierre Pincemin, utilisent le motif, le dessin, les traits à la craie grasse pour faire vibrer les couleurs, pour ouvrir une brèche d’où s’échappe le sens, comme d’une blessure.

C’est aussi par le dessin que l’artiste britannique Kim Booker et le peintre français Jean-Pierre Pincemin entendent donner vie à la toile. Kim Booker dessine inlassablement ses auto-portraits sur des plaques qui leur servent de lit et de décor. Jean-Pierre Pincemin étend ces fonds dans un jeu entre l’intérieur et l’extérieur, entre les limites de la toile et l’illimité de son sens.

Une réalité parcellaire

Les corps que représente Kim Booker sont à peine esquissés, et disparaissent déjà dans les larges volutes de couleur. Elle «disrupte » les corps, pour montrer l’opposition si contemporaine entre l’instinct de la défiance et le désir de beauté, dans une réinvention de la célèbre fable des porcs-épics de Schopenhauer : l’homme social, comme le porc-épic, est partagé entre l’envie de se rapprocher de ses semblables, et la douleur des épines qui les séparent.

Chez Pincemin, à l’inverse, les corps se tordent dans l’espace confiné de la toile, s’agrègent les uns aux autres, les vivants aux squelettes, les formes aux couleurs, dans une danse macabre de la surface et du support.

Le point de vue de l’artiste sera toujours parcellaire, mais dynamique. Ce que les New Paintings exposées à la galerie Dutko donnent à voir, c’est un instant, suspendu entre l’éternité de l’art et l’espace-temps, toujours limité, de la toile.

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