ART | EXPO

Négropolitaines

06 Fév - 28 Fév 2015
Vernissage le 05 Fév 2015

«Négropolitaines» permet d'interroger la formation des identités noires, hybrides, performatives, mais aussi leurs cultures et humanités constitutives de la modernité. Elle propose une rétrospective de Claude McKay, l'enfant terrible de la Harlem Renaissance ainsi que des créations contemporaines de Jean-Baptiste Audat et de Charlamand sur la culture africaine.

Jean-Baptise Audat, Charlamand
Négropolitaines

«Négropolitaines» s’inspirent du «Black History Month», célébré aux Etats-Unis, qui remonte à 1926 lorsque Carter Godwin Woodson, historien et journaliste (1875 -1950) choisit la deuxième semaine de février pour fêter «Negro History Week». Carter Godwin Woodson fut le créateur d’un courant d’analyse plus scientifique des contributions des Noirs à l’histoire universelle.

Cet événement se veut un moment d’échanges entre les cultures noires des trois continents (Afrique, Europe, Amériques). Il s’agit d’interroger la formation diasporique et/ou multi-locale des identités noires, hybrides, performatives, mais aussi leurs cultures et humanités constitutives de la modernité, à travers une exposition sur Claude McKay, le travail d’artistes contemporains sur l’Afrique, un cycle de projection et des concerts.

Afro-américain originaire de la Jamaïque, Claude McKay fut l’un des poètes américains les plus importants de son époque. Souvent admiré par ses pairs (Blaise Cendrars, Pierre Mc Orlan, Bernard Shaw, Countee Cullen), il fut également l’inspirateur de Léopold Sédar Senghor et d’Aimé Césaire. Claude Mckay fut le premier à faire entrer Harlem dans le roman (Home to Harlem, 1928), il fut aussi le premier à y faire entrer le Marseille des bas-fonds dans un effort d’embrassement de tous les aspects de la vie, sans exception.
Claude McKay, poète vagabond, a donc vécu le Marseille des Années Folles dans le quartier de la Fosse, ce quartier aujourd’hui disparu, «réservé» aux marins et aux irréguliers du monde entier, de passage dans la cité qui lui inspira Banjo mais également Romances In Marseille.

On traverse les océans pour aller du continent américain à l’Europe en passant par l’Afrique. Un petit échantillon de la collection «Old East Africa Postcards» rassemblée pendant plus de 20 ans par Geneviève et Joël Bertrand, qui est désormais accessible en ligne (www.oldeastafricapostcards.com), sera également présentée.
Elle consiste en près de 2000 cartes postales anciennes, provenant de Zanzibar, du Kenya et d’Ouganda. Beaucoup sont écrites en français, envoyées à l’époque par les voyageurs qui, partis de Marseille, faisaient escale en route vers Madagascar, la Réunion, etc. Ce sont autant de documents sur la grandeur et la beauté de populations et de territoires, sur le regard, ambivalent, posé sur les colonisés et la colonisation, sur un moment de l’histoire de la photographie.

Jean-Baptiste Audat dit «Touré» s’inscrit dans une réflexion sur la culture africaine. Il a étudié à l’école des Beaux-Arts d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et, il est engagé depuis longtemps dans des échanges, rencontres, expositions entre artistes du Mali, du Sénégal et de Marseille. Son œuvre Gospel est une référence aux chants de gospel et à la transe qu’ils suscitent, représentée par tous les fils électriques de couleur.

Charlamand est un artiste performeur qui mêle art traditionnel, culture africaine et art contemporain dans ses vidéos. Dans Le retour de la momie, il décrit la tradition Akan de Côte d’Ivoire qui exige souvent des pratiques ancestrales lors des funérailles pour éclaircir les raisons de la mort du défunt. Après des libations, le corps est interrogé et son cercueil suit tout un parcours à la recherche de son meurtrier, avant sa dernière heure. Ici, c’est le personnage momifié lui-même qui traîne son cercueil. Telle une sculpture mobile ou une sorte de zombie, il va de la ville jusqu’au lieu de l’art où il finit par croiser un sculpteur classique au travail.
Cette vidéo fait référence à un fait réel: le meurtre d’un étudiant africain sur le campus de Luminy à Marseille. Elle exprime aussi la réflexion que porte un jeune artiste africain arrivant en Europe, la renaissance que constitue le passage d’un art aux techniques traditionnelles à l’engagement dans des pratiques contemporaines.

Commissariat

Armando Coxe

Vernissage
Jeudi 5 février 2015 à 18h30

Programmation autour de l’exposition.
Cycle de projection au cinéma Les Variétés
— Samedi 7 février 2015 à 17h: Projection du film Un sang d’encre (1997) de Jacques Goldstein & Blaise N’djehoya en présence du réalisateur.
— Samedi 14 février 2015 à 18h: Projection du film Le Docker noir, Sembene Ousmane de Fatma Zohra Zamoum
— Samedi 21 février 2015 à 18h: Projection de Jean-Michel Basquiat: The Radiant Child (2009) de Tamra Davis

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