L’exposition « Prince•sse•s des villes » au Palais de Tokyo se penchent sur cinq mégapoles très différentes mais marquées par un même caractère chaotique, contradictoire, hybride et un même mouvement incessant. Dacca, Lagos, Manille, Mexico et Téhéran deviennent un terrain d’exploration, à la recherche d’artistes émergents porteurs d’identités singulières et d’une créativité foisonnante.
« Prince•sse•s des villes » : les artistes émergents de cinq mégapoles
Le temps de l’exposition « Prince•sse•s des villes », le Palais de Tokyo devient une ville imaginaire, complexe et bouillonnante dans laquelle les œuvres d’une cinquantaine d’artistes, plasticiens, créateurs de mode, designers, musiciens ou encore tatoueurs, sont présentés hors de tout regroupement géographique. L’exposition se veut un laboratoire imprévisible, en permanente transformation et décloisonné.
Le dispositif scénographique, conçu par l’architecte Olivier Goethals, est fait de cimaises brutes, de passages obscurs succédant à des espaces lumineuses, de zones monographiques succédant avec des territoires pluriels. Il crée un parcours architectural qui fait du Palais de Tokyo une immense zone de rencontre de pensées et de créations de différents points du monde.
La créativité foisonnante de Dacca, Lagos, Mexico, Téhéran et Manille
La plupart des Å“uvres présentées sont de nouvelles productions et des interventions in situ. Ainsi, Leeroy New, artiste designer de Manille, transforme-t-il le Païpe du Palais de Tokyo en bar Coca Cola à l’aide de protubérances colorées réalisée à partir d’objets en plastique qui envahissent l’architecture telles des entités proliférantes. Cette création s’inscrit dans une pratique qui s’inspire de l’environnement naturel pour transformer la jungle urbaine en univers poétique. Les dessins de Reza Shafahi revisitent l’héritage des miniatures persanes par des entremêlements de visages, mains, têtes, chevaux… Le collectif Traición, fondé en 2015 à Mexico par des promoteurs du mouvement LGBT+, présente une installation composée de 43 figure du Polencho, personnage inspiré par les écrits de Salvador Novo, intellectuel homosexuel des années 1920.
La peinture murale Daag Tamasha de Shishir Bhattacharjee, peintre et caricaturiste politique basé à Dacca, capitale du Bangladesh, témoigne de sa pratique influencée par la peinture californienne des années 1960. Les œuvres présentées par Britto Arts Trust comme l’ensemble d’extincteurs peints Urban Hour reprennent les peintures décoratives traditionnelles en les appliquant à des objets du quotidien.
« Prince•sse•s des villes » : installations, sculptures, peintures murales, films
Les trois installations de Ndidi Dike, artiste installée à Lagos, au Nigéria, Trace: Transactional Aesthetics, National Grid et Untitled II explorent les traces actuelles de l’économie coloniale et renvoient l’image d’un pays mondialisé subissant en proie à la dérive consumériste. Un paysage composé d’une soixantaine de sculptures en bois peint d’Amir Kamand, artiste vivant et travaillant à Téhéran, témoigne de son travail surréaliste, entre autobiographie et imaginaire.
Quatre sculptures robotiques réalisées par Fernando Palma RodrÃguez, de Mexico, s’intéressent aux liens entre la culture aztèque et les objets du quotidien modernes. Une grande peinture murale de Pow Martinez, artiste de Manille, forme une synthèse de plusieurs de ses toiles qui mêlent références pop et héritage de la bad painting, donnent à voir dans une une représentation humoristique de l’histoire philippine.