DESIGN | EXPO

Ce corps, par ailleurs

11 Oct - 26 Oct 2019
Vernissage le 10 Oct 2019

Proposant la première exposition personnelle de Nadège Desgenétez en France, la Galerie Mouvements Modernes s'installe rue Jacques Callot (Saint-Germain des Prés), le temps de "Ce corps, par ailleurs". Avec un sélection de sculptures en verre aussi sensuelles que magnétiques.

La Galerie Mouvements Modernes s’installe au 5 rue Jacques Callot (Paris, VIe) pour présenter « Ce corps, par ailleurs ». Soit une exposition monographique de l’artiste verrière Nadège Desgenétez. Originaire de Normandie et enseignant les techniques verrières à l’université de Canberra, en Australie, Nadège Desgenétez cultive un rapport sensuel au matériau verre. Un matériau qu’elle souffle, polit, sable… Et auquel elle confère des formes charnelles. Qu’elles soient mates ou lisses, aux reflets miroitants et métalliques ; qu’elles soient opaques ou translucides, ses sculptures abstraites ont quelque chose de féminin. Un ventre, un sein, une hanche… Des courbes sensuelles qui rappellent le lien étroit, intimement corporel, unissant le souffleur à sa création. Première exposition monographique de Nadège Desgenétez en France (après Seattle, Pittsburgh, Canberra et New York), « Ce corps, par ailleurs » réunit un ensemble de pièces récentes.

« Ce corps, par ailleurs », première exposition personnelle de Nadège Desgenétez à Paris

Voyageuse et migrante, Nadège Desgenétez explique le lien d’autant plus fort et situé à l’œuvre. Ainsi qu’au présent, quand la réalisation des pièces requiert toute l’attention. « Se formant, ou se transformant, en réponse au corps, la matière est façonnée par le toucher, par le souffle, répondant à chaque mouvement, dans une séquence qui ne peut être interrompue ou retardée. » Rapport fusionnel au verre en fusion, entre feu, liquide et souffle, les sculptures de Nadège Desgenétez reflètent cette densité. Formes monolithiques et souples, pour autant, leurs reflets dénotent la pluralité. Ainsi qu’un doux mystère. Car s’il s’agit de verre, pour autant rien ne semble filtrer. L’opacité miroitante ou satinée des pièces tisse des rapports haptiques avec les spectateurs. Autrement dit, les pièces installent une sensualité tactile, qui se propage par le regard. Tandis qu’une part d’impénétrabilité, de fuite, demeure. Entretenue par les formes lisses et effilée des pièces.

Les couleurs immatérielles des sculptures en verre de Nadège Desgenétez

Poétique du glissement, « Ce corps, par ailleurs » laisse aussi entendre que ce corps part ailleurs. Un peu comme Nadège Desgenétez, installée entre plusieurs continents. À Ostende j’aime Gibraltar, à Java j’aime la Villette, chantait Alain Bashung. Et il y a peut-être quelque chose de ce déplacement dans l’exposition. Avec un ailleurs qui se dérobe, comme les contours incertains, dans la lumière, des œuvres de Nadège Desgenétez. Donnant au verre des allures de chrome, de métal brossé, mais avec un filigrane diaphane inimitable, elle cultive également des nuances colorées étonnantes. Et s’il est impossible d’imaginer de nouvelles couleurs, pour autant certaines œuvres ont parfois le goût de l’inédit. Les surfaces de pollen vibrantes de Wolfgang Laib, par exemple. Et peut-être les sculptures verrières de Nadège Desgenétez. Avec leurs accents de glace, de métal, de peau. Une expérience sensorielle à découvrir au 5 rue Jacques Callot (75006).

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