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Myriam Mihindou. Artiste nomade

Photos, sculptures et vidéos (1999-2004) de l’artiste gabonnaise Myriam Mihindou. Une exploration du corps et de ses limites à travers une superbe série de photos de mains et de pieds liés, ligaturés, bandés, révélant les tensions et les torsions des membres, mais aussi les textures et les matières (latex, kaolin, épingles, terre, céramique…).

— Auteur : Youna Ouali
— Éditeur : Galerie Trafic, Ivry-sur-Seine
— Année : 2004
— Format : 22,50 x 16,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : non paginé
— Langues : français, anglais
— ISBN : non précisé
— Prix : non précisé

Terre d’exil
par Myriam Mihindou (extrait)

Jusqu’à l’âge de vingt ans, je vivais au Gabon. En 1987, je me suis exilée en France. À Bordeaux, nourrie de Griaule, Leiris, T. Hall, de divers mouvements et artistes — arte povera, land art, Beuys, Basquiat, John Cage, Rothko, F. Kahlo —, de références liées aux questionnements autour des relations interculturelles et d’ouvrages psychanalytiques fondamentaux j’ai entamé mon apprentissage artistique. De ces rencontres écrites et plastiques, mes premières productions rendaient compte – exploration entre le visible et l’invisible par l’intermédiaire de matériaux « organiques » : branches, fibres végétales, eau, soleil, huile, paraffine, sel, thé.

En marge des conceptions artistiques contemporaines, mes explorations ne trouvant pas de résonances, je m’isolai dans ce patrimoine végétal qu’est la forêt landaise, une nature-refuge qui me permettait de maintenir le dialogue par des installations reposant sur une double référence stratifiée : traditions locales du Sud-Ouest et terreau gabonais. Là, l’instinct retrouvait sa marque d’élection, apposait son sceau et légitimait de fait ma perception de l’expression plastique, et donc du monde. Dans cet espace de liberté, où l’expression est possible sans ingérence extérieure ni rejet, je dis, je m’exprime et commence une démarche de traçabllité du travail.
Ma première performance vidéo Fol, par l’introduction de la parole, explicite ce positionnement existentialiste.
1993, sel, thé, cuivre, plomb et forge, je reviens à la sculpture comme une ultime tentative tangible de revendiquer une territorialité propre. J’accepte un enseignement formel dans le but d’une communication codifiée mais j’exprime une différence culturelle en liant traditionnalité et contemporanéité.

(Texte publié avec l’aimable autorisation de la galerie Trafic)

L’artiste
Myriam Mihindou est née en 1964 à Libreville, Gabon. Elle vit et travaille à Rabat, Maroc.

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