Cera, Crewdson, Joisten , Kersels, Lucariello , Mogarra , Païk , Sherman, Sugimoto
My Own Cinema et Jeff Mills
Il y aura peu de film dans l’exposition «My Own Cinema», le cinema ici n’est pas l’objet mais le «sujet commun» source d’expérience, de médiums et de procédés très variés.
Pourtant, comme au cinéma, on regarde des images, on écoute des sons, on nous raconte des histoires.
Return to Fantasy serait-il le titre d’un film aussi étrange que la grande venue sur toile de Bernard Joïsten? Dans les salles destins des «Interiors Theater» de H. Sugimoto, les films ne laisse qu’une trace blanche et lumineuse sur l’écran. Cindy Sherman n’a pas donné de titre aux «extraits de films»; Untitled Film Still, photographies dont elle est l’unique héroïne et dont elle semble aujourd’hui poursuivre inlassablement le parcours.
Quand les photographies de Gregory Crewdson nous évoquent des décors et des lumières dignes d’une mise en scène (d’une grosse production) cinématographique, Joachim Mogarra lui, nous fait son cinéma de passoire éclairé d’une lampe de poche dans de nouvelles aventures de «Daniel Vincent», modeste remake des envahisseurs.
L’installation Rapsody in RGB de Nam June Paik semble permettre à une vieille télévision de réaliser ses rêves d’écrans multiples (de grand écran) et d’images hypnotiques. Le projecteur super 8 de Martin Kersels se projette à lui-même les aventures désopilantes de son créateur. Dans Home Stories, Matthias Müller augmente progressivement notre propre paranoïa, ainsi que celle de ses héroïnes par un étonnant montage de séquences de cinéma hollywoodiens des années 50 – 60. Il recrée leur nouveau drame avec les codes mêmes du mélodrame cinématographique.
Nul besoin de rappeler l’importance de la musique quand elle accompagne l’image. Elle fait monter progressivement l’anxiété chez Matthias Müller, celle d’Ennio Morricone donne toute la tension dans l’affrontement de Saverio Lucariello avec une horde de saucisses.
La présence de deux musiciens dans une exposition (permet de nouvelles expériences), apporte un nouveau regard sur la relation à l’image, ici il ne s’agira plus d’accompagnement (mais de nouvelles pratiques). Le spectateur / visiteur abandonne la salle de cinéma ou de concert et pénètre dans l’installation d’Andrea Cerna (produite par Le Fresnoy). Dans le noir l’attend une machine / écran qui a son contact continue de produire des images et des sons indéfinissables. Une double anamorphose où les sons produisent des images extrêmes, étranges, générés par le programme d’une machine (cynique et) presque vivante.
Personnalité incontournable de la scène electro techno et de la musique contemporaine depuis une quinzaine d’années, Jeff mills présente dans le Project Room, une série de 6 vidéos dans le prolongement de sa collaboration avec MK2 sur le film Three Ages de Buster Keaton.
Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Marguerite Pilven sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.
critique
My Own Cinema