Jane Alexander, Wayne Barker, Jodi Bieber, Dineo Seshee Bopape, Willem Boshoff, Candice Breitz, Kudzanai Chiurai, Steven Cohen, Delphine DeBlic, Paul Emmanuel, Kendell Geers, David Goldblatt, Simon Gush, Nicholas Hlobo, Stephen Hobbs, William Kentridge, David Koloane, Dorothee Kreutzfeldt, Donna Kukama, Moshekwa Langa, Lawrence Lemaoana, Winston Luthuli, Zen Marie, Gerardt Marx, Titus Matiyane, Sabelo Mlangeni, Nandipha Mntambo, Santu Mofokeng, Zanele Muholi, Brett Murray, Marcus Neustetter, Sam Nhlengethwa, Serge Alain Nitegeka, Jo Ractliffe, Robin Rhode, Tracey Rose, Johannes Segogela, Mary Sibande, Mikhael Subotzky et Patrick Waterhouse Guy Tillim, Andrew Tshabangu, Kemang Wa-Lehurele, Sue Williamson, Billie Zangewa
My Joburg
«My Joburg» s’inscrit dans un cycle d’expositions que la Maison Rouge consacre aux scènes artistiques de villes dites «périphériques», cycle initié à l’été 2011 avec la ville de Winnipeg dans le Manitoba au Canada.
Johannesburg, couramment appelée par ses habitants «Joburg» ou «Jozi», mégalopole de plus de 6 millions d’habitants avec ses townships environnants dont le plus connu, Soweto, compte à lui seul presque 2,5 millions d’habitants, se révèle comme une «métropole insaisissable», selon l’expression de l’historien et chercheur en sciences sociales, Achille Mbembe.
Une communauté artistique féconde, rassemblant peintres, photographes, vidéastes et plasticiens, s’y est développée. A travers ses travaux, elle décrit une ville en pleine mutation, chargée d’histoire sociale, politique, urbaine. Le projet de cette exposition est de tenter d’en capter certaines facettes. Sans prétention d’exhaustivité, mais avec leur regard neuf et curieux, Paula Aisemberg et Antoine de Galbert, respectivement directrice et président de La Maison Rouge, ont choisi pour construire l’exposition et le catalogue qui l’accompagnera, de s’entourer des protagonistes et spécialistes de la scène artistique de Johannesburg que sont Nechama Brodie, Dorothée Kreuzfeldt, John Fleetwood, Bettina Malcomess, Molemo Moiloa et Sean O’Toole.
Ville tentaculaire et cosmopolite, Johannesburg est composée d’un maillage de districts hétéroclites: des quartiers «branchés», comme Melville, avec ses multiples restaurants, bars et boutiques «vintage», ou Sandton, à l’aspect de ville nouvelle avec ses résidences gardées et ses gigantesques galeries marchandes construites à la fin des années 1990, aux townships où règne une misère et une criminalité que les vingt années de démocratie de la nouvelle Afrique du Sud ne sont parvenues à endiguer. L’injustice sociale n’a pas disparu avec l’Apartheid supprimée en 1994, et la tâche semble immense dans le domaine politique et social pour que toutes les voix soient entendues.
La ville poursuit pourtant sa mue. Des habitants se sont déplacés transformant certains quartiers, comme le centre ville autrefois déserté, en des zones fréquentées, parfois à la mode (comme Arts on Main); des migrants originaires des pays limitrophes comme le Zimbabwe ou le Mozambique, s’y sont installés.
Cette disparité urbaine et sociale est prise à bras le corps par nombre d’artistes qui, selon leur âge, leurs origines, leurs mediums rendent compte différemment de ces problématiques et essaient de saisir les changements de leur pays et de leur ville.
L’activité artistique connaît aujourd’hui un réel dynamisme soutenu par un réseau actif de structures privées et publiques.
Des galeries d’art diffusent le travail des artistes sud-africains hors du pays et du continent africain, notamment à travers les foires auxquelles elles participent. A Johannesburg, la Joburg Art Fair, foire d’art contemporain organisée chaque année, est devenue un lieu de référence en Afrique pour les spécialistes.
Des entreprises privées soutiennent aussi les artistes à travers leurs achats, commandes et attributions de prix. Les institutions publiques ou semi-publiques, comme le musée de la ville, la Johannesburg Art Gallery, ou le nouveau musée WITS de l’université du Witwatersrand, en plein centre de Johannesburg participent du même élan. Des collectifs d’artistes et des associations à but non lucratif, comme le Center for historical re-enactments, la Trinity Session, la Bag factory, ou encore l’August house, se sont créés en quelques années renforçant le réseau artistique de la ville.
Un enseignement d’art et d’histoire de l’art de qualité dispensé dans plusieurs universités de Johannesburg laisse présager la constitution d’un terreau fertile pour l’avenir artistique de la ville.
Aujourd’hui Johannesburg occupe une place essentielle pour l’art contemporain africain.
L’exposition rendra compte de la diversité et de la richesse de sa création artistique en dévoilant les récentes créations de plus de 40 artistes couvrant les trois dernières générations Joburgeoises.
Ce parcours sera complété par des propositions d’acteurs du milieu artistique de Johannesburg. Ont ainsi été invitées Bettina Malcomess, commissaire indépendante, et Dorothee Kreuzfeldt, artiste, qui proposent un accrochage en écho à leur ouvrage Not Utopia (à paraître en avril 2013) — une vision très personnelle de leur ville.
Une salle sera aussi confiée au Market Photo Workshop, fameuse école de photographie de Johannesburg fondée en 1989, entre autres, par David Goldblatt et dirigée aujourd’hui par John Fleetwood dans laquelle sera exposée une sélection de travaux réalisés ces dernières années par les photographes qui y ont étudié.
Tout au long de son ouverture, l’exposition sera ponctuée de nombreux événements. Artistes, commissaires et critiques de Johannesburg, ont été invités par La maison rouge à décrire leur ville et commenter l’activité artistique qui s’y déploie.
critique
My Joburg