ART | EXPO

Musique et couleur des signes: Peintures de 1990 à 2010

28 Juin - 28 Juil 2012
Vernissage le 28 Juin 2012

A l'occasion de la première Rétrospective d'Alger qui sera consacrée à Mahjoub Ben Bella, et qui permettra au public algérien de voir son œuvre pour la première fois, la Galerie Claude Lemand propose également une exposition de l'artiste, avec un choix de peintures de 1990 à 2010, présentant des travaux foisonnants et chantants.

Mahjoub Ben Bella
Musique et couleur des signes: Peintures de 1990 à 2010

Le public algérien verra pour la première fois les Å“uvres de Mahjoub Ben Bella à l’occasion de la grande Rétrospective que lui consacre le Musée d’Art Moderne et contemporain d’Alger, du 24 mai au 30 septembre 2012. Le MAMA publie le catalogue de la rétrospective, avec une introduction de Gérard Durozoi et plus de 150 reproductions.

«Né en 1946 à Maghnia, dans l’ouest algérien. Sa formation se fait dans les écoles des Beaux-arts d’Oran, puis à Tourcoing et à Paris. Il s’établit en France. Peintre aux multiples facettes, il réalise des Å“uvres monumentales, des céramiques, des objets, à côté de ses grandes et petites peintures sur toile, sur papier, sur bois ou sur pierre. Performances et grandes réalisations monumentales pour les lieux publics. Nombreuses expositions personnelles et collectives dans les musées, centres d’art et galeries d’Europe et du Proche-Orient. A ce jour, Mahjoub Ben Bella est représenté dans vingt musées et collections publiques à travers le monde.»
Claude Lemand

«Ce que l’on distingue d’abord dans sa peinture, c’est bien sûr le signe. Sa répétition. Sa résonance comme s’il s’agissait d’un chant incantatoire. Mais le propos de Mahjoub Ben Bella n’est pas d’illustrer ou de suivre les traces illustratives d’une quelconque calligraphie arabe. Non! Il en traduit simplement une musicalité qui trouve son rythme aussi bien dans le trait que dans la couleur. La partition s’égrène de part en part, lancinante et vibrante de tous les sons. Bousculant le silence de la monochromie, il couvre la toile jusqu’à l’excès, la frappe du sceau de ses croches, l’embellit de tonalités chantantes. Il la transporte dans une abstraction syncopée et linéaire. Dépassant parfois cette simple tonalité, il tente de nous perdre dans le bruissement même de la vie, dans des paysages frémissants, des stridences retenues. Connu pour ses fresques routières dans le nord de la France, Mahjoub Ben Bella a recouvert de ses signes 12 kilomètres de pavé. Dans ses toiles, il compose des champs sacrés dont les sillons nous entraînent au-delà du simple lyrisme. Il se laisse posséder par le vertige de l’écriture jusqu’à l’extase. Jusqu’à devenir le chantre d’un livre de prières à la gloire même de l’art.»
Jean-Louis Pinte, «Les champs sacrés de Ben Bella», Figaroscope, 1995.

«En 1986, il peint les célèbres pavés du Paris-Roubaix, L’envers du Nord, fresque routière de 12 kilomètres (35 000 mètres carrés). Ce tapis de signes, ce rouleau d’écritures, n’est que l’une des métamorphoses d’un imaginaire calligraphique générateur de son espace pictural. (…)Mahjoub Ben Bella procède à un «dérèglement systématique» de la calligraphie arabe pour en faire l’espace d’une peinture capable d’investir de sa minutie la magie des tablettes et des talismans, et de l’ampleur de sa rythmique le format gigantesque des toiles. La calligraphie développe en contrepoint la répartition des taches colorées et l’économie répétitive de la ligne, comme une chorégraphie désynchronisée dont les écarts ouvrent des vertiges, comme une polyphonie dont les discordances hallucinent. Ce que cette transe doit à la musique, ses amis compositeurs le savent. Ce que cette «véhémence des signes» doit à l’histoire reste au secret de leur illisibilité: dans tels «talismans» cousus, les journaux contemporains de la guerre d’Algérie tiennent lieu de texte sacré.»
Marie-Odile Briot, in Dictionnaire d’art moderne et contemporain, Editions Hazan, Paris.

AUTRES EVENEMENTS ART