L’exposition « Musées sans gravité » s’intéresse à l’architecture des lieux d’exposition d’art. Au moment où le FRAC-Artothèque du Limousin prépare son déménagement vers un nouvel espace dans le centre ville de Limoges, l’occasion était venue de se pencher sur cette question à travers des œuvres d’artistes et d’architectes.
L’architecture d’exposition mobile : des musées sans gravité
L’exposition a été conçue avec l’aide et l’apport du FRAC Centre-Val de Loire qui possède en majorité des œuvres d’architecture expérimentale. Le passage en revue exhaustif de cette collection et de ce domaine architectural a révélé un sujet si vaste qu’il a été décidé de focaliser l’exposition autour de la notion d’architecture d’exposition mobile.
Qu’il s’agisse d’exposition itinérante ou de musée mobile, le lieu d’exposition répond à la même nécessité que dans le cas d’un bâtiment fixe : l’enjeu est de créer un espace au sein duquel des spectateurs pourront découvrir de façon sensible les œuvres. En s’intéressant au cas particulier de l’exposition mobile, l’exposition montre comment celle-ci a, dans le domaine de l’architecture comme dans celui de l’art contemporain, bouleverser les modalités traditionnelles de l’exposition en modifiant la façon dont les œuvres et le public sont mis en relation. Cette révolution s’est faite par la création de nouveaux modes de diffusion : la reproduction d’œuvres d’art et des dispositifs de diffusion mobiles.
Autour de ces deux axes de renouvellement de l’espace d’exposition s’est développé un nouveau rapport aux œuvres dont témoignent des créations d’architectes et d’artistes. Ces créations sont des outils expérimentaux voués à transformer radicalement à la fois l’espace d’exposition et la création contemporaine.
Un renouvellement de l’espace d’exposition et du rapport à l’œuvre
Ainsi plusieurs projets d’architectures itinérantes tentent d’initier de nouveaux rapports entre le spectateur et l’œuvre. C’est le cas des projets pour des théâtres de Pascal Häusermann et Justus Dahinden, pour les bibliothèques de Ionel Schein ou encore pour les espaces d’expositions d’Antoine Stinco, de Peter Cook et de Patrick Bouchain.
La reproduction a été utilisée en tant qu’élément constitutif de l’œuvre d’art dans plusieurs projets de musées portatifs. L’œuvre La Boîte-en-valise de Marcel Duchamp est une série de de boîtes éditées à plusieurs exemplaires et contenant des reproductions d’Å“uvres de l’artiste. Avec son projet Thingstahtfall Pavilion, Joe Scanlan a tenté de concevoir et de fabriquer une architecture portative qui puisse être introduite au sein d’un musée.
Les dispositifs itinérants comme la reproduction d’œuvres d’art entraînent une relation toujours éphémère et parfois immatériel qui ne peut se dérouler que dans une architecture mouvante et insaisissable, des musées sans gravité.
L’exposition est le fruit d’un commissariat FRAC-Artothèque du Limousin et FRAC Centre-Val de Loire.