L’exposition « Mouvements secrets des images fixes » à la galerie municipale Jean-Collet présente des œuvres pluridisciplinaires d’Alain Fleischer : des photographies et deux installations visuelles qui interrogent la teneur matérielle de l’expérience artistique.
Les réalisations d’Alain Fleischer incitent le spectateur à exercer son propre regard.
Les réalisations du réalisateur, vidéaste, photographe et écrivain Alain Fleischer ont pour ambition d’inciter le spectateur à exercer son propre regard. L’exposition présente trois de ses œuvres qui invitent à expérimenter directement la frontière qui sépare le visible de l’invisible, la présence de l’absence, le réel du fictif, la vie de la mort.
La série photographique La Nuit des visages fait de la nuit un espace où les images de personnes disparues peuvent apparaître telles des revenants, par le biais de la photographie qui les expose à la vue des vivants par des projection lumineuse sur différentes surfaces plongées dans le noir. Pour cela, Alain Fleischer a opéré une réappropriation de la photographie par elle-même en photographiant des clichés exposés en médaillons sur les tombes de cimetières italiens. Projetées en grand format sur divers éléments du paysage nocturne, des visages de femmes photographiés lorsqu’elles étaient encore en vie sont rappelés par la photographie et figés dans le temps, au-delà de leur mort. Ainsi s’affirme le pouvoir de la photographie de recycler ses propres images, de les réintroduire dans le cycle éternel de vie et de mort.
Le pouvoir de la photographie de faire réapparaître les images
Dans l’installation interactive À la recherche de Stella, trois cents visages de femmes sont projetés dans un espace plongé dans le noir. Ces projections ne forment que d’aveuglant rayons lumineux, que le spectateur est incité à renvoyer grâce à un miroir sur le mur, le sol, le plafond… Ainsi, c’est le spectateur qui fait apparaître les images qui demeuraient invisibles jusqu’à son action. A nouveau, l’œuvre souligne la capacité de l’outil photographique de faire réapparaître les images grâce à sa matérialisation sur une surface par la projection. Ici, l’apparition est double : celle des visages se double de celle de l’espace lui-même, révélé par les images projetées sur lui.
La galerie municipale Jean-Collet est membre du réseau Tram – art contemporain en Ile-de-France.