Présentation
David Sanson, Jean-Marc Adolphe, Tino Sehgal, Jean-Luc Godard, Elias Sanbar, Steve McQueen, Wajdi Mouawad, Claude Closky, Bernard Stiegler
Mouvement no.52
En appelant notre revue «l’indisciplinaire des arts vivants», nous voulions essentiellement manifester une curiosité en éveil, ouverte à tous les champs de la création contemporaine. Que les œuvres qui, ces dernières années, ont prioritairement retenu notre attention, aient été « hybrides », c’est tout simplement qu’elles nous semblaient plus particulièrement répondre à une époque complexe, dont la lecture ne saurait être linéaire. Nous y revenons abondamment dans ce numéro, à travers un ensemble de contributions (signées Jean-Marc Adolphe, Bruno Tackels, Gérard Mayen, Gwénola David, Mari-Mai Corbel ou Frédéric Deval) qui, au moment où l’on célèbre le soixantième anniversaire de la naissance de la politique culturelle en France, mettent en question la pertinence des catégories institutionnelles en usage – de même que les pratiques de la plupart des artistes qui interviennent dans ce numéro.
Ce « Merde à l’indiscipline ! » n’est donc en rien un renoncement à ce qui nous a animés jusqu’à présent.
Mais de cette « indiscipline » esthétique, nous ne voulons faire une chapelle : ce n’est pas nécessairement parce qu’une œuvre mélange vidéo, danse, texte, musique, nouvelles technologies, etc., qu’elle est géniale ou tout simplement productrice de sens. L’incantation de l’« avant-garde » n’est plus depuis longtemps une garantie définitive contre l’académisme. Et ce mot d’indisciplinaire peut rapidement devenir, si l’on n’y prend garde, l’un de ces mots-valises désignant de simples « tendances » (comme on dit dans le langage du marketing), ou des postures au service d’enjeux de pouvoir…