— Rédacteur en chef : Jean-Marc Adolphe
— Éditeur : Mouvement, Paris
— Parution : janvier-février 2004
— Format : 30 x 22,50 cm (inclus le supplément musiques Octopus)
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 96
— Langue: français
— Prix : 6 €
Édito : Anti-gravités
par Jean-Marc Adolphe
Tant de gestionnaires empressés de résorber tous nos manques à gagner;
et toujours pas de fonds de pension où placer son espoir avec rendement assuré.
Cela n’est pas nouveau, cette folie de tenter, coûte que diable, de jouer son temps en n’étant assuré de rien.
Et certes, comme l’écrit Alain Béhar (cf page 54), « il y a autre chose qui compte à la lutte que les revendications. Qui ne peut qu’être déçu et que l’art accueille. »
Mais voilà que cet horizon d’accueil semble lui-même se dérober, comme aspiré par une logique comptable qui peut avoir sa raison d’être, mais n’a pas raison de vouloir être tout. Le conflit des intermittents ne cesse depuis six mois de clamer, avec une insistance qui reste vive, la nécessité de trouver les moyens du possible plutôt que d’en limiter les fins.
Toute exigence de création suppose un travail de disponibilité pour « briser la dimension convenue, routinière, réductrice du réel. C’est ouvrir la réalité et la projeter dans une dimension plus vaste, étant entendu que cette « dimension plus vaste » n’est pas une abstraction, ni une hypothèse ou une utopie. » [Roberto Juarroz, Fidelité à l’éclair, éd. Lettres vives]
Nous sommes cernés d’injonctions et de prévisions, mais rien n’est plus vivant que d’en déjouer les normes, et de trouver en chemin ce qui n’était pas prévu.
(Texte publié avec l’aimable autorisation de Mouvement)
L’auteur
Jean-Marc Adolphe est rédacteur en chef de la revue Mouvement
parisART sur Instagram