Communiqué de presse
mounir fatmi
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Pour sa deuxième exposition monographique à la Galerie Hussenot, mounir fatmi poursuit son exploration du monde actuel à travers le choc des cultures. Les efforts vains pour intégrer la globalisation, les tensions entre les différentes cultures et l’improbabilité d’atteindre un modèle global commun sont des thèmes récurrents dans l’oeuvre de mounir fatmi.
Une métaphore pour une façon de penser, Between the Lines esquive les définitions. Bien que monochrome en apparence, l’exposition ne rentre pas dans des catégories noires et blanches. Au contraire, le jeu tend à bousculer le statu quo des vérités universelles en utilisant la projection intellectuelle comme mise en acte de la pensée.
Si mounir fatmi intègre des versets du Coran dans ses oeuvres, ce n’est pas pour soutenir une doctrine mais pour susciter l’ivresse et briser les vieux modes de penser, afin de revoir le monde à nouveau. Dépourvus de leur contexte original, ces versets deviennent les formes circulaires abstraites, les petits rouages d’une grande machine, une machine qui oppose l’Occident à l’Orient, l’histoire de l’art à l’histoire de l’industrialisation, la pensée rationnelle à un sens de l’absurde.
Modern Times, a history of the machine, une installation video à grande échelle, seduit et repousse à la fois. Le titre de l’oeuvre s’inspire de Modern Times, le célèbre film de 1936 de Charlie Chaplin, qui fait allusion à l’alienation de l’homme dans la société moderne industrialisée, un phénomène qui se repète aujourd’hui dans les pays en développement partout dans le monde.
Dans l’oeuvre de fatmi, les versets circulaires, ainsi que les formes qui rappelent les Rotoreliefs de Marcel Duchamp, constituent les rouages vrombissants d’une gigantesque machine. La bande son est stridente, pour rappeler le spectateur que la machine n’est pas parfaite.
Le détournement des versets arabes revient dans la vidéo Mixology, cette fois sérigraphié sur des vinyles mixés par un DJ. L’affrontement entre la musique et le texte est brutal — mettant en scène les rivaux séculaires: le plaisir et la religion. Ce contraste violent est parfaitement voulu, comme explique mounir fatmi «la première rencontre entre les cultures différentes ne peut qu’être violent». Les tensions entre les cultures différentes et l’improbabilité de parvenir à une culture moderne globale sont des thèmes récurrents chez l’artiste.
Mehr Licht est une installation de photocopieuses, disposées en plusieurs endroits de la scène, avec des néons à la place des documents à copier. Un geste absurde: comment capturer la trace d’un néon? Bien qu’élément fondamental dans la fabrication de l’image, la lumière elle-même n’a pas d’image. Les derniers mots de Goethe «Mehr licht!» (Plus de lumière!) sont interprétés comme un appel de voir le monde d’une façon éclairée. Comme Modern Times, Mehr Licht réclame la pensée rationnelle et l’ouverture d’esprit.
critique
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