Martine Aballéa, Jean-Luc André, Dieter Appelt, Michel Aubry, Renaud Auguste-Dormeuil, Patrice Carré, Lynne Cohen, John Coplans, Olivier Debré, Noël Dolla, Leo Fabrizio, Charles Fréger, Julije Knifer, Carlos Kusnir, Langlands & Bell, Didier Marcel, Misha Laury, Philippe Mayaux, Myriam Mechit, Guillaume Pilet, Sophie Ristelhueber, Camille Virot
Mortel!
Don’t be a Chocolate Soldier de Micha Laury est constitué de figurines de soldats en chocolat. La figure du soldat est également présente dans le portrait du fusilier marin de Charles Fréger. Michel Aubry réinterprète le mythe du héros dans ses mises en musique et avec La marionnette Erich -réplique déformée de l’acteur Erich von Stroheim-affublé ici d’un costume de soldat. Philippe Mayaux assemble en armes de guerre et croix de cimetière de petits morceaux de plâtre. Le conflit est aussi visible dans certaines photographies: les ciels de veille de catastrophes chez Renaud Auguste-Dormeuil, les bunkers camouflés dans les paysages suisses de Leo Fabrizio, la guerre du Liban photographiée par Sophie Ristelhueber…
Cette réalité dévastée se retrouve dans les paysages imaginaires de Jean-Luc André et la nature inquiétante de la série Epaves du désir de Martine Aballéa. Les Territoires rêvés de Myriam Mechita mettent en forme des architectures noires en partie effondrées sur elles-mêmes, et la sculpture en mouvement de Didier Marcel révèle un immeuble à l’abandon. Dans Récit de voyage, Patrice Carré crée une architecture en sucre, fragile et éphémère. C’est la matière même de l’objet qui est attaquée dans les oeuvres de Noël Dolla, de Carlos Kusnir, d’Olivier Debré et dans la céramique de Camille Virot: coulure, déformation, casse.
La dégradation concerne aussi bien le matériau que la forme de l’oeuvre, comme dans le tableau Bricks n°3 de Guillaume Pilet, morceau d’un mur de briques. Les oeuvres de Julije Knifer et de Langlands & Bell peuvent être formellement appréhendées comme des espaces labyrinthiques, oppressants. Le sentiment d’enfermement est également visible chez Lynne Cohen ; Corridor est une photographie dans laquelle les ouvertures sont condamnées.
Le spectateur est invité à faire ses propres liens entre les oeuvres: formes, couleurs, thèmes. Il s’agit de déplacer le propos initial de l’artiste pour aborder la guerre et ses effets sous tous aspects. La question de la mémoire y est sous-jacente, à travers la trace du conflit dans le paysage, de la violence sur la matière et sur le corps humain.