La grande dame de Wuppertal aurait succombé à un cancer foudroyant, laissant derrière elle une œuvre prolixe, à la fois drôle et tragique, cruellement poétique, qui décortique les relations hommes-femmes dans des duos emportés.
Depuis le somptueux Café Muller en 1978, sa danse gagnait en fluidité ce qu’elle perdait en force brute et s’en allait explorer les autres cultures − comme celle de L’Inde, dans Bamboo Blues, l’une de ses dernières créations présentée en 2007 au Théâtre de la Ville à Paris, un complice de toujours. Chaque année, sa compagnie, le Tanztheater (basé à Wuppertal depuis 1974,) y jouait à guichets fermés.
Aujourd’hui, la danse est en deuil. Et ne manquera pas de regretter longtemps celle qui a fait du geste l’expression de la souffrance de l’être et de la beauté du monde, poussant le corps sur les berges du subconscient. Un seul mot à ajouter à notre tristesse, merci…
Pina Bausch en quelques dates
1940 : naissance à Solingen en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Allemagne)
1959 : formation aux Etats-Unis (José Limon, Dance Company puis New American Ballet…)
1969-1973 (et 1983-89) : directrice de la section danse de la Folkwang-Hochschule à Essen
1974 : elle rejoint la compagnie de Dominique Mercy à Wuppertal, qui prend son nom : le Tanztheater Pina Bausch1975 : création du Sacre du printemps
1978 : création de Café Müller
1979 : premier passage au Théâtre de la Ville, suite à l’invitation de Gérard Violette
1982 : Les Oeillets
1989 : création de Palermo, Palermo, première pièce d’une longue série inspirée de ses voyages à travers le monde
2000 : Wiesenland
2001 : elle danse Café Müller en introduction du film Parle avec elle (Pedro Almodovar)
2007 : Lion d’Or pour l’ensemble de sa carrière à la Biennale de Venise, parès avoir réçu trois ans plus tôt le Prix Nijinski de la meilleure chorégraphe
2008: Sweet Mambo, sa dernière création, est présentée à guichets fermés au Théâtre de la Ville
2009 : décède des suites d’un cancer généralisé, à l’âge de 68 ans.
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