Oscar Niemeyer n’a pas seulement marqué l’architecture brésilienne, il a aussi orienté le mouvement moderne comme ont pu le faire Le Corbusier, Ludwig Mies Van Der Rohe ou Walter Gropius. L’œuvre de l’architecte brésilien s’ancre profondément dans une modernité dont il explore les principes, éprouve le style et épuise les thèmes, ouvrant la rigueur moderniste à une expérimentation formelle que certains qualifient de «sensuelle».
Il y a vingt ans, Bruno Latour évoquait dans Nous n’avons jamais été modernes la croyance en la toute puissance des modernes: «Oui, décidemment, ils sont, ils ont été, ils ont failli être, ils se sont cru, invincibles». Il y a de cela dans la démarche et dans l’œuvre d’Oscar Niemeyer; une domination du temps, de l’espace, de la matière. De cela, mais aussi des fulgurances entremêlées à un engagement politique, à un regard sur le monde et une manière de le dessiner.
Oscar Niemeyer nous laisse avec ses œuvres: le siège du Parti communiste à Paris, la Maison de la culture au Havre, l’ancien siège de l’Humanité à Saint-Denis, le musée d’art contemporain de Niteroi, le mémorial de l’Amérique latine à Sao Paulo, le siège des Nations Unies à New-York, et tant d’autres projets.
On doit surtout à Oscar Niemeyer la construction d’une capitale, Brasilia, en moins de quatre ans, dont on ne sait toujours pas si il s’agit d’un projet utopique ou contre-utopique réalisé, mais dont on retient la force, la gravité, la beauté et la profondeur.