Emanuel Gat
Montpellier Danse. The Goldlandbergs
C’est la découverte, par hasard, d’un documentaire radiophonique, The Quiet In the Land (Le calme du pays) créé par Glenn Gould en 1977, qui est devenu le point de départ de cette pièce.
Extraordinaire composition sonore, The Quiet In the Land est un volet d’un triptyque (La Trilogie de la solitude), produite par Gould pour la Société Radio-Canada. Ce documentaire s’immerge dans une famille Mennonite de Red River dans le Manitoba. Il décrit, à travers huit entretiens, et des prises de son de la vie du village, cette communauté repliée sur ses particularismes religieux et sociétaux qui subit néanmoins les pressions d’un siècle qui ne cesse d’évoluer.
Enregistré, monté comme une fugue, le thème se dissémine et passe d’une voix à l’autre, se superpose, répète un fragment déjà dit par une autre voix, créant ainsi des canons, des renversements, des reprises inopinées… La fugue, c’est aussi la forme des Variations Goldberg, ici interprétées par le même Glenn Gould en 1981, quelques mois avant sa mort. L’aria d’ouverture et de fermeture, méditation transcendantale et humaniste, ainsi que quelques autres variations, s’insèrent dans ce territoire fragile et chargé, entre le verbal et le sensoriel. Et les deux compositions se superposent, fuguant ensemble pour ce Goldlandbergs qui raconte l’histoire d’une autre famille, celle présente sur la scène du Corum, dont le nom, ficelé comme une blague, évoque irrésistiblement les voisins d’un film de Woody Allen.
Chorégraphie: Emanuel Gat
Créée en collaboration avec, et interprétée par Hervé Chaussard, Aurore Di Bianco, Michael Löhr, Pansun Kim, Philippe Mesia, Geneviève Osborne, François Przybylski, Milena Twiehaus
Bande son The Quiet in The Land, arrangée et écrite par Glenn Gould
Musique aditionnelle: J.S.Bach, Variations Goldberg
Piano Glenn Gould
Scénographie, lumières créées en collaboration avec Samson Millcent
Conception son en collaboration avec Frédéric Duru.