L’exposition « ODNI/UDO » à La Kunsthalle de Mulhouse réunit des dessins, tableaux, sculptures, installations et vidéos qui utilisent des objets du quotidien pour mieux brouiller nos repères familiers.
« ODNI/UDO » : les objets domestiques non identifiés brouillent nos repères
Le titre annonce la couleur : « ODNI/UDO » sont les sigles de « objet domestique non identifié » et, en anglais, « unidentified domestic object ». L’exposition vise en effet, à travers des dessins, des peintures, des sculptures, des installations et des vidéos à renvoyer une vision bouleversée de notre quotidien où les objets qui nous étaient familiers ont perdu leur sens original pour se transformer en entités non identifiées.
L’exposition réunit les œuvres de neuf artistes contemporains, Fantine Andrès, Mona Broschár, Axel Gouala, Dirk Koy, Alexandra Meyer, Antonie Oberson, Jacob Ott, Iva Šintić et Mirjam Spoolder, qui ont en commun d’observer notre environnement ordinaire, pour en relever les absurdités, les aspects ironiques et les situations incongrues, puis les amplifier jusqu’à transformer l’exploration des territoires connus en voyage initiatique vers l’inconnu.
Mona Broschár, Fantine Andrès et Dirk Koy transforment le quotidien en territoire inconnu
La pratique picturale de Mona Broschár découle de l’obsession exercée sur elle par les choses : s’intéressant souvent à de simples objets comme dans le tableau Nachtfalter qui montre un vase, la jeune artiste allemande se plonge dans la profondeur de son sujet, dans une matière, une teinte, un décor, pour en faire un monde à part entière. Les dessins à la mine de plomb de Fantine Andrès comme ceux de la série Perro callejero se concentrent sur des objets familiers qui semblent s’émanciper de leur usage premier et révèlent une qualité plastique propre.
Le film du Suisse Dirk Koy The Ugly Sweet, utilise la technique du morphing, qui consiste à fabriquer transformer par l’animation, de la façon la plus fluide possible un tracé original en un tracé différent. Ici, l’artiste s’amuse de nos sensations en alternant des images figuratives et abstraites qui provoquent tour à tour attraction et dégoût. Les sculptures d’Antonie Oberson ont pour matériau des meubles qu’elle récupère, démonte puis remonte selon des critères de taille ou de couleur pour explorer la façon dont ils occupent l’espace et leur rapport à ceux qui les utilisent.