L’exposition « Limites naturelles » à la galerie Ségolène Brossette et Eva Léandre réunit à l’occasion du Mois de la photographie à Paris les œuvres de trois artistes contemporains. Les photographies de Laurence Nicola et Xavier Dumoulin et les sculptures de Mechthild Kalisky se répondent autour du thème des limites, celles de l’humain comme celles de l’environnement.
Les photographies de Laurence Nicola soulignent le lien entre l’homme et la nature
L’œuvre pluridisciplinaire de Laurence Nicola, qui aborde aussi bien la vidéo que l’installation, le dessin que la photographie, est ici présentée par ce dernier médium. Cependant, les divers domaines explorés par l’artiste ne sont pas indépendants les uns des autres : ils se nourrissent et s’imprègnent mutuellement.
Ainsi, les photographies de Laurence Nicola résultent-elles de mises en scène qui font autant appel à la sculpture qu’au théâtre ou à la recherche picturale. Un cliché de la série intitulée La coureuse des grèves montre une personne de dos sur une zone rocheuse face à la mer dont la tête est surmontée de branches d’arbres qui figurent d’immenses bois d’animal. Sur un autre, deux pieds nus sont juchés sur de massifs morceaux de bois polis par la mer, sur une plage, qui évoquent deux chaussures à talon.
Les limites naturelles de l’homme et de l’environnement
Ces photographies s’inscrivent dans une recherche autour de l’altérité. A travers le prolongement du corps humain par l’élément végétal ou l’illusion provoquée entre objet naturel et artificiel, c’est le lien et l’échange avec ce qui est différent qui est mis en lumière. La fragilité des matière ne fait qu’une avec celle des corps, simple silhouette noire désindividualisée ou jambes et pieds nus dans un environnement minéral.
Les photographies de Xavier Dumoulin soulignent quant à elles les limites naturelles. Ses vues de paysages et notamment ceux traversés par des coulées de lave de la série Incandescences entendent alerter sur les dangers de l’emprise toujours plus grande de l’homme sur la nature. Des limites naturelles qui sont repoussées par les sculptures de Mechthild Kalisky, colonnes en marbre et échelles en granit qui évoquent la terre se rebellant, toutes griffes dehors, contre les dommages que nous lui infligeons.