L’exposition du « Prix Marcel Duchamp 2018 » au Centre Pompidou présente des œuvres, installations, peintures, dessins, sculptures et films, des quatre finalistes du Prix Marcel Duchamp 2018 : Mohamed Bourouissa, Clément Cogitore, Thu-Van Tran et Marie Voignier.
Prix Marcel Duchamp 2018 : exposition d’œuvres inédites des quatre finalistes
Comme chaque année, les quatre artistes nommés pour le « Prix Marcel Duchamp », un des prix d’art contemporain les plus prestigieux du monde, bénéficient d’une exposition collective au Centre Pompidou. Celle-ci offre l’occasion de découvrir des réalisations inédites d’artistes déjà reconnus en France et au-delà et de se forger son propre avis, avant la délibération du jury et la proclamation du lauréat, le 15 octobre.
Les installations, peintures, dessins, sculptures et films de Mohamed Bourouissa, Clément Cogitore, Thu-Van Tran et Marie Voignier forment un panorama représentatif de la scène française. Par delà leurs singularités, mises en valeur par une scénographie où l’univers de chacun construit sa temporalité, se dessinent des préoccupations communes : repenser le récit dans une époque de saturation médiatique, construire de nouveaux rapports à la mémoire qui ne se limitent pas au document, au témoignage et à la collecte d’archives…
Entre Bourouissa, Cogitore, Tran et Voignier, des préoccupations communes
L’installation Pas le temps pour les regrets de Mohamed Bourouissa revient sur l’histoire du premier hôpital psychiatrique construit en Algérie, qui fut dans les années 1950 le lieu d’une pratique psychiatrique en totale avec les méthodes de confinement pratiquées à l’époque coloniale. A travers une vidéo, plusieurs écrans, des sculptures en bois, Mohamed Bourouissa explore à travers ce lieu une histoire mêlant une certaine conception de la folie, une théorie racialiste et une pratique de domination. Cinq nouvelles Å“uvres de Thu-Van Tran témoignent de sa mise en lumière pluridisciplinaire des revers de la globalisation. Les peintures et dessins Les couleurs du gris et Traînée de poussière renvoient aux épandages d’herbicides au Vietnam par l’armée américaine dans les années 1960 ; la sculpture en bronze L’Étincelle montre un bras d’enfant saisi dans un geste de colère et de rébellion ; le film Si rien ne sort d’ici dévoile des images de résistance silencieuse et symbolique captées en divers lieux à travers le monde.
L’installation vidéo The Evil Eye de Clément Cogitore s’inscrit dans une pratique au croisement de l’art contemporain et du cinéma consacrée à la cohabitation des hommes avec leurs images. Au constat de la circulation infinie et de la banalisation des images – ici des scènes stéréotypées tirées des banques d’images mondiales qu’utilisent les producteurs de clips publicitaires et de campagnes politiques – répondent des récits visuels d’une grande intensité. Enfin, le film Tinselwood de Marie Voignier retrace l’histoire coloniale effacée, oubliée, transmise, transformée et reconstituée d’une région du Cameroun. Une œuvre qui s’inscrit dans une démarche visant à remettre en question la valeur de l’image comme récit du vrai.