Communiqué de presse
Simon Callery, Lee U-Fan, Nishikawa
Moderato Cantabile
Bien qu’issues de contextes fort divers : le Londres de William Turner et l’étude des anciens grecs pour Simon Callery, le mono-ha (école de la chose) pour LEE U-Fan, Brancusi et le Bauhaus pour Nishikawa, les oeuvres de ces trois artistes présentent des affinités très profondes.
Fondamentalement anti-conceptuels, ces trois artistes privilégient les propriétés spécifiques d’un matériau (ici la peinture) dans l’expérience du regard: densité légère de la texture, immobilité silencieuse, tonalité sobre en demi-teinte. D’esprit minimaliste, chacun, à des degrés divers, interroge et expérimente l’équilibre, l’espace, le vide, à la fois à l’intérieur du cadre illusionniste de l’oeuvre, et dans la relation singulière que celle-ci entretient avec le spectateur: déplacement du corps, révélation lente d’un “sujet“, oscillation entre présence et absence. C’est une peinture de matière, d’ombre et de lumière, qui met en jeu la réaction de tous les sens et qui agit avant tout comme révélateur de l’expérience intime et indicible de la perception.
Si, selon les termes de Le U-Fan «l’art occidental est un art de l’espace, qui part de la surface pour aller vers le volume, tandis que l’art en extrême Orient est un art du temps qui part du point pour s’étirer en ligne» l’oeuvre de Simon Callery est un vivant exemple de la première partie de cet énoncé. A la croisée de ces deux conceptions fondamentalement opposées, l’oeuvre de Nishikawa les réunit en une alliance intense et énigmatique avec le temps.