Mnémosyne est la déesse de la mémoire, c’est elle qui aurait inventé les mots et le langage. C’est donc sous son signe que les Arts de la mémoire ont été initiés, il y a vingt-sept siècles, dans la Grèce Antique.
Se créer une véritable mémoire artificielle
Les « ars memorativa » ont été développés dans l’antiquité. Ces arts proposaient, à une époque où le papier était rare de donner aux gens les moyens de se constituer une véritable mémoire artificielle.
Pour organiser sa mémoire, les adeptes de cet art préconisaient l’utilisation de la méthode des lieux et des images. Cette méthode consistait à se représenter mentalement un édifice, « un Palais de la mémoire » et à placer dans chacune des salles de cet édifice des images de ce dont on voulait se souvenir.
Évolution des Arts de la mémoire avec les nouvelles technologies
L’auteur, François Boutonnet remet au goût du jour cette histoire car les Arts de la mémoire apparaissaient comme un enregistreur de notre époque, un marqueur des modes de pensée des hommes. Mais aussi parce que les nouvelles technologies ont fait évoluer le mouvement même de l’histoire et donc les Arts de la mémoire.
Les lieux intimes des «Palais de mémoire » sont aujourd’hui collectifs, les images secrètes qui nourrissaient ces arts sont devenues publiques. Les assemblages lieux-images deviennent intelligence collective ou sites interactifs. La réalité augmentée de ces nouveaux paysages virtuels est aujourd’hui le lieu où se fabriquent la création artistique et les nouvelles modalités de savoirs.
François Boutonnet est docteur en cinéma. Depuis dix ans, il développe une recherche autours des rapports qu’entretiennent les Arts de la mémoire et les images en mouvement.
Sommaire
— La mémoire artificielle
— La mise en mouvement des lieux
— La mise en mouvement des images
— Le monde dans la tête
— Renaissance de Mnémosyne
— Paysages virtuels