DANSE | SPECTACLE

Mix, June Events 2017

16 Juin - 16 Juin 2017

Le Théâtre de l’Aquarium présente Mix de Herman Diephuis, un spectacle mettant en scène sur le registre du music-hall la confrontation des différences sociales, pour mieux prendre à défaut préjugés et stéréotypes.

Dans le cadre de l’édition 2017 du festival «June Events», le chorégraphe hollandais Herman Diephuis, ancien interprète de Mathilde Monnier, Philippe Decouflé, ou Régine Chopinot, présente Mix. Pièce pour trois interprètes, Mix aborde la question du racisme en réunissant le danseur de hip-hop Marvin Clech, la chanteuse lyrique Dalila Khatir, et la chorégraphe Betty Tchomanga.

Mix : la communication des différences

Auteur d’une quinzaine de pièces, Herman Diephuis a pour habitude de s’inspirer du patrimoine culturel français, qu’il soit savant ou populaire, pour porter un regard critique sur l’imaginaire collectif et ses préjugés. Mix met une nouvelle fois en avant une telle démarche en s’attachant à saisir les réalités de la société française. De manière significative, Herman Diephuis rend ainsi compte de la genèse de ce spectacle initialement créé au Théâtre Louis Aragon de Tremblay-en-France, qui l’a accueilli à plusieurs reprises : «C’est grâce à ces résidences que j’ai pu m’apercevoir de réalités dont je n’avais pas conscience. Je suis né aux Pays-Bas et je vis à Paris. Je me suis rendu compte que les problèmes que les habitants rencontrent en vivant dans le 93, moi je ne les ai pas. Et pourtant, je suis beaucoup moins Français qu’eux. Je me suis aussi aperçu que le talent est partout, que la compréhension de la culture contemporaine est envisageable partout. C’est tout à fait possible de se parler et de se comprendre.»

Mix

Mix trouve donc son origine dans ce simple constat sociologique qui ne manque pas, par ailleurs, de faire écho à l’actualité politique et sociale la plus immédiate dominée par l’affirmation des «populismes». Son titre l’indique, Mix prend pour thème principal l’hétérogénéité sociale de nos communautés nationales dont les trois danseurs, tous métis, sont sur scène l’évident reflet. Et les différences entre les trois interprètes sont nettes qu’il s’agisse de leurs formations, de leurs parcours, ou de leurs origines mêmes. Mix se révèle alors le point de convergence de ces différences, sorte de précipité de leurs expériences personnelles, et expression de leurs perceptions de l’assimilation culturelle, et du racisme.

Mix entend ne pas sombrer, selon l’intention de Herman Diephuis, dans le «discours victimaire et essaiera de remettre en question l’idée même du vivre ensemble comme un lieu aseptisé, où les conflits et les confrontations sont contournées afin d’aplanir les différences.» Bien au contraire, cette pièce se veut mise en scène de la nécessaire confrontation de ces différences dont naît le dialogue. Ainsi les trois danseurs doivent-ils incarner divers stéréotypes à la manière d’artistes de music-hall, Mix s’inspirant des revues de Josephine Baker et des Nicholas Brothers.

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