Présentation
Francis Baudevin
Miscellaneous Abstract
Francis Baudevin réalise des peintures à partir de compositions trouvées et agrandies. Principalement issues du champ du « packaging » pharmaceutique, mais également de couvertures de disques et de logos, ses motifs sont « abstraits » de leur contexte (toute inscription est supprimée) et transposés dans la technique et la méthode de la peinture (acrylique déposée au pinceau sur toile préparée). Baudevin, bien entendu, connaît parfaitement l’histoire du graphisme et de l’abstraction géométrique, histoires qui sont entrelacées à bien des égards. En Suisse, des peintres abstraits tels que Max Bill et Richard Paul Lohse eurent à travailler dans le graphisme par nécessité – comme cela a d’ailleurs été le cas pour l’artiste également.
En basant sa peinture sur le design d’emballage et la conception de logos, il reprend ou se réapproprie au fond l’histoire qui a influencé son homologue commercial. « Je préfère participer à la relance de l’abstraction moderniste”, dit l’artiste, “plutôt que [de] commenter l’observation de l’épuisement des formes et des concepts. Je ne suis pas du tout résigné – au contraire, j’éprouve une réelle empathie envers le projet culturel de la modernité. »
Olivier Mosset, écrivant sur Baudevin en 2000, fait remarquer ce qui suit : « Il neutralise le poids idéaliste qui est parfois porté par l’art abstrait, en rendant sa méthode claire. Il n’y a là aucun mystère, seulement une preuve simple : un travail non illustratif qui met en lumière à la fois une situation commerciale et la notion d’art abstrait. » « Un jour, conclut Bob Nickas, les peintures de Francis Baudevin devront porter le type d’avertissements et de recommandations d’utilisation que comportent les originaux : « peut provoquer une sensation de vertige » et « jouer à volume élevé ».