Michaële-Andréa Schatt, Eric La Casa
Mire et Miroir
La suite présentée, peintures et «Les Vagabondes», dessins laques sur macule, entre figure et abstraction, relie et fragmente des thèmes littéraires et picturaux chers à la peinture, comme ceux de la boîte de Pandore, du Jardin des Délices… Une réflexion sur le jeu, la vie et la manière dont opère, dans l’un comme dans l’autre, la redistribution des données, avec en filigrane trois figures féminines, Ariane, Pandore et Lulu.
«Sur les toiles de Michaële-Andréa Schatt, les corps sont morcelés, parfois non identifiables, hormis une sensation d’épanouissement organique telle que l’on pourrait parler d’organes sans corps. Les choses ne sont pas devenues muettes, elles n’ont, au contraire jamais été aussi bruyantes, mais leur langage n’est plus le nôtre. Eclaté, dispersé, malade, il ne nous est plus intelligible que dans le souvenir d’une unité perdue. Or, si le souci de la mémoire témoigne de quelquechose, c’est de l’angoisse de l’amnésie qui menace de diluer notre propre existence jusqu’à totale disparition.»
Karim Ghaddab, «L’éloge du pli», in extrait du Journal des expositions, juin 1997.
Cette exposition est l’occasion de la rencontre et d’une première collaboration entre Michaële-Andréa Schatt et Eric La Casa – artiste sonore :
Nous avons choisi de travailler ensemble sur l’empreinte d’un milieu en devenir. Le milieu n’est pas en soi délimité, fini. Ce n’est pas un pays mais plutôt un espace traversé, une surface criblée de points. De l’atelier de Michaële-Andréa Schatt aux autres lieux possibles que nous allons arpenter, la notion de territoire multiple superpose aussi bien les strates du texte (à partir des cahiers de travail, de citations et de mots choisis, etc) que l’épaisseur de l’air au contact des corps, des objets ou encore des images du quotidien.
La mise en résonance de nos pratiques respectives est stimulée par des réflexions sonores, textuelles ou encore visuelles sur ce qui fait paysage aujourd’hui.
Nous proposons l’écoute d’un premier territoire sonore dont la forme est adaptée à l’espace de la galerie et la «matière» à la confrontation avec les peintures de Michaële-Andréa Schatt.
Notre projet est d’ouvrir l’oreille (de l’observateur) à cette autre perspective de la représentation. Parallèlement, nous cherchons à mettre en résonance ce que dilatent les sons (l’empreinte d’un temps présent) et ce que concentrent les images (le tissage de temps composés).
Eric La Casa et Michaële-Andréa Schatt, janvier 2006.
L’exposition «Mire et Miroir», présentée en première partie, sert de socle mémoriel à la seconde partie «Le Manteau de Madeleine», visible à la galerie du 4 novembre au 23 décembre 2006. Cette exposition a été réalisée dans le cadre de Mobile, Art Contemporain à Boulogne-Billancourt.
«Mobile» est une co-production Le Plateau Frac Ile-de-France / BBmix / Le Pôle / Ville de Boulogne-Billancourt.