Mika Rottenberg
Mika Rottenberg
Fidèle à ses préoccupations, Mika Rottenberg explore dans ses œuvres les relations entre le corps et le travail, à la fois dans sa représentation et dans sa fonction productrice.
«Qu’est-ce qu’une représentation dans la vie réelle où l’usage du corps est effectif? Qu’est-ce qu’une représentation dans un dispositif artistique où il est purement imagé? On comprend dès lors que les installations voulues par l’artiste ont également pour but de pointer ce passage, au niveau du spectateur, entre le réel et l’imaginaire, entre le corps propre (le sien en l’occurrence) et les représentations qui lui sont proposées à l’intérieur des dispositifs fictionnels — et strictement fictionnels — de l’art.»
Emmanuel Latreille, directeur du FRAC Languedoc-Roussillon
Sneeze
Sneeze est une Å“uvre vidéo inspirée de l’étude Kinétoscopique Record of a Sneeze de Thomas Edison, un des tout premiers films réalisés. Dans le film d’origine, l’homme qui éternue était joué par Fred Ott, un des assistants d’Edison; plus tard, un des sponsors a suggéré que le rôle soit attribué à une jeune femme, un tournant significatif qui pourrait être vu comme le début du cinéma contemporain hardcore. Mika Rottenberg revisite le scénario d’Edison, mettant en scène l’éternuement en tant que production corporelle fantastique. A la manière du «money shot» dans les films pornographiques, l’éternuement est ce moment où l’immatériel devient matériel, exprimant ainsi un état interne en un langage cinématographique.
Seven (Mika Rottenberg et Jon Kessler)
Chorégraphiée et conçue à l’occasion de la première collaboration de Mika Rottenberg avec l’artiste Jon Kessler, Seven est une performance et une installation vidéo réalisée pour «Performa 11», la quatrième édition de la biennale des Arts Visuel et Performatifs de New York.
Lors de la performance, un mécanisme appelé «Chakra Juicer» permettait de recueillir, durant un cycle continu de 37 minutes, la sueur de sept artistes. Le public convoqué à des horaires précis, pouvait ainsi suivre la collecte des fluides recueillis alors qu’ils entamaient un voyage à travers le monde, pour finalement atteindre l’Afrique.
Mélangeant à la fois les sculptures cinétiques de John Kessler et les vidéos absurdes de Mika Rottenberg, Seven combine le temps filmé et le temps réel pour créer un laboratoire complexe qui met en scène les fluides corporels et les couleurs dans un spectacle dédié à la savane Africaine.
Dessins
Chez Mika Rottenberg, le corps tout entier sert d’instrument de dessin. Il crée des éléments graphiques expressifs et des effets de matière qui fixent et chahutent en même temps les scènes microscomiques. Les dessins, expressifs et néanmoins méthodiques, partent d’un vocabulaire de signes picturaux que l’artiste ne cesse de retravailler. Le maniement brut du crayon, du papier et de la peinture réunit le corps de l’artiste et l’acte de dessiner dans une dynamique à la fois esthétique et personnelle. Mika Rottenberg explore indirectement les thèmes du corps, du travail et des systèmes de production, dans des œuvres qui font écho aux scénographies primitives et pourtant fabuleuses des vidéos qui l’ont rendue célèbre, tout en restant précisément ancrées dans l’art du dessin et ses possibilités.