Mika Rottenberg
Mika Rottenberg
La galerie Laurent Godin présente des œuvres de Mika Rottenberg, parallèlement à la grande exposition que le Palais de Tokyo lui consacre simultanément. Alors que le Palais de Tokyo se concentre sur les installations vidéo réalisées entre 2008 et 2016, la galerie Laurent Godin présente un ensemble de dessins récents, plusieurs sculptures et une installation mécanique.
Versant moins connu de l’œuvre de Mika Rottenberg, le dessin s’inscrit pourtant dans le droit fil de ses films et installations: l’exploration des thèmes du corps, du travail et des systèmes de production. Dans ses films, des personnes utilisent leur propre corps comme outil et matière d’un travail souvent absurde, pour caricaturer les modes de production industrielle.
Dans ses dessins, c’est le corps tout entier qui fait office d’instrument. La première étape de leur réalisation consiste à imprimer sur papier des empreintes de différentes parties du corps (doigts, fesses, etc.) avec de la peinture. Ces traces forment des motifs graphiques et des effets de matières. Puis intervient, au crayon et à la peinture, le dessin proprement dit. Des personnages, parties de corps et signes abstraits récurrents, se superposent aux empreintes.
Des sculptures de la série des Textures ont la forme de plaques de résine moulée de fine épaisseur, aux bords irréguliers, peintes à la main, chacune avec une teinte et une texture différentes. Posées sur le sol et appuyées contre les murs, elles semblent avoir été arrachées de quelque part et laissées là à l’abandon, telles les restes d’un décor de cinéma. Ces plaques que l’on imagine provenir directement d’un plateau de tournage des vidéos de Mika Rottenberg sont comme un lien tactile et visuel qui unit l’ensemble de ses œuvres.
L’installation mécanique Ponytail (blond) [Queue de cheval (blond)] prolonge la réflexion que mène Mika Rottenberg sur la fragmentation et la marchandisation des corps dans la société contemporaine. D’un mur sort une chevelure féminine attachée en queue de cheval à laquelle un dispositif mécanique imprime le mouvement de la queue d’un cheval au trot, accompagné d’un bruitage. Une façon de mettre en évidence la façon dont les femmes sont aujourd’hui encore déshumanisées: entre animalité et mécanisme.