L’exposition « Shadows » à la galerie Italienne, à Paris, réunit autour du thème de l’ombre une cinquantaine d’œuvres de près de trente artistes du début du XXe siècle à aujourd’hui. De Marcel Duchamp, Man Ray, Hans Bellmer, Andy Warhol et Brassaï à Kara Walker, Laurent Grasso, William Kentridge, Miguel Chevalier et de jeunes créateurs accompagnés par la galerie depuis plusieurs années, ombres et lumières se révèlent être des fascinations communes à de nombreux artistes, dans des domaines aussi variés que la peinture, l’installation, la photographie et la vidéo.
« Shadows » : le thème de l’ombre dans l’art des années 1900 à aujourd’hui
A la fois expérience poétique et invitation au voyage, l’exposition « Shadows » dévoile tout le potentiel fictionnel et réflexif de la notion d’ombre. Selon les mots du commissaire David Rosenberg, « à la lisière du réel et de l’imaginaire, du tangible et de l’impalpable […] elle hante le cadre du tableau et celui de la photographie, ou bien elle prolonge la matière de la sculpture. » Si certaines ombres sont le fruit du hasard, d’autres, présentées ici, sont voulues, créées et façonnées par les artistes eux-mêmes.
Brassaï, Chevalier, Duchamp, Fleischer, Grasso, Warhol réunis dans « Shadows »
La sculpture Body Voxels – The Walker (white wireframe) de Miguel Chevalier s’inscrit dans le travail de sculpture réalisé grâce aux techniques d’impression 3D et de découpe laser que mène depuis une dizaine d’années, ce pionnier de l’art numérique. Utilisant l’informatique comme moyen d’expression plastique, Miguel Chevalier rend le virtuel réel et l’invisible visible. Le livre pop-up de Kara Walker intitulé Freedom, a Fable: A Curious Interpretation of the Witof a Negress in Troubled Times s’inscrit quant à lui dans le travail à partir de collages, de découpes de silhouette en noir et blanc et de projections, autour des thèmes de l’identité afro-américaine.
Le pouvoir évocateur et onirique des ombres
Dans la vidéo en noir et blanc L’Homme dans les draps d’Alain Fleischer, un drap blanc capté en plan se contorsionne et dessine sa propre ombre jusqu’à ce qu’elle représente une tête humaine de profil. Reposant entièrement sur le jeu de clair/obscur, l’œuvre évoque le pouvoir évocateur et onirique de formes et des ombres. Les artistes Donato Piccolo et Alessandro Sciaraffa, représentés par la Galerie Italienne, ont réalisé une œuvre spécialement pour l’exposition.