L’exposition « Micro silence, une orchestration plastique » à Art-Cade, Galerie des Grands Bains Douches de la Plaine, à Marseille, réunit dans un même ensemble sonore des installations réalisées par huit artistes et collectifs contemporains.
Installations sonores et visuelles forment une véritable orchestration plastique
L’exposition exploite les caractéristiques acoustiques de la Galerie des Grands Bains Douches de la Plaine pour créer une véritable orchestration plastique : huit installations sonores et visuelles sont articulées entre elles comme au sein d’un orchestre musical.
Le titre de l’exposition renvoie en négatif à l’omniprésence du bruit dans la société moderne où le développement technologique entraîne une prolifération de sons. Le projet se nourrit de cette situation pour mieux la renverser et offrir un paysage acoustique débarrassé de toute pollution sonore, tout effet de saturation et de remplissage.
Les installations donnent à entendre la texture familière du monde qui a été captée puis traitée, ici filtrée, là amplifiée ou épurée. Sa restitution s’inscrit dans l’espace du lieu. De nuances subtiles, des pulsations singulières et des entremêlements sonores génèrent un monde à l’échelle microscopique, fait de reliefs, de vibrations et de résonances.
Explorer la nature de l’objet acoustique et la matérialité du son
Parmi les installations présentées pour la première fois en France, celle de Myriam Bessette et Robin Dupuis intitulée Conciliabule porte l’attention sur la nature de l’objet acoustique et la matérialité du son. Quasiment silencieuse, elle restitue des enregistrements de voix qui ont été filtrés pour devenir des fréquences inaudibles très basses. Ainsi est créée une véritable matérialité sonore : les vibrations des dizaines d’haut-parleurs qui composent l’installation sont visibles et animent l’espace.
L’installation Paysage sonore d’une exposition de Jean-Baptiste Imbert offre une mise en abîme de l’exposition : l’artiste enregistre le soir du vernissage de « Micro silence, une orchestration plastique » les sons produits pas les œuvres puis traite cette matière sonore, la mixe en direct, mêlant les sons de chaque installation aux caractéristiques de l’espace et à ceux des installations voisines. Cette interprétation de la partition que constitue l’exposition est ensuite diffusée tout au long de celle-ci.