Jet : Beautés du mois

L’exposition « Jet : Beautés du mois » à la galerie Nathalie Obadia présente des œuvres récentes de Mickalene Thomas, figure majeure de la scène artistique contemporaine des Etats-Unis. S’inscrivant dans un mouvement d’« empowerment » noir et féminin, l’œuvre de l’artiste américaine, abordant aussi bien la peinture et le collage, que la photographie, la vidéo et la sculpture, fait du corps de la femme noire un enjeu de représentation.

« Jet : Beautés du mois » : nouveaux peintures et collages de Mickalene Thomas

L’exposition dévoile un ensemble récent de peintures sur panneaux de bois et de collages sur papier, les deux médiums de prédilection de Mickalene Thomas. Son titre, « Jet : Beautés du mois », renvoie au processus même de création de ces œuvres qui sont le fruit de nombreuses recherches préliminaires menées par l’artiste notamment dans le magazine Jet qui, à partir de 1951, fut un périodique de référence pour la population afro-américaine, ou encore dans le magazine érotique Nus exotiques, qui, constitua lui aussi dans les années 1950 un support et un reflet de l’émergence des droits civiques des Noirs américains et d’une contre-culture décisive.

Des références au cubisme synthétique et aux photomontages dadaïstes

Les découpes effectuées par Mickalene Thomas dans d’anciennes revues, des encyclopédies de design ou des catalogues de papiers peints vintage lui servent ensuite à composer les décors d’inspiration sixties et seventies sur lesquels s’inscrivent les corps féminins, selon un subtil travail de mise en scène. Les patchworks de motifs, d’imprimés, de matières et de photographies qu’elle assemble rappellent, dans des tonalités pop d’une grande vivacité le cubisme synthétique, les papiers découpés d’Henri Matisse et de Romare Bearden et les photomontages dadaïstes.

Mickalene Thomas, engagée dans la cause féministe, LGBT et afro-américaine

Chaque détail des compositions bariolées de Mickalene Thomas participe à la représentation de l’identité complexe de l’artiste et, par extension, de l’histoire culturelle black et LGBT. Les corps eux-mêmes deviennent le lieu de croisement de divers symboles entrecroisés et ainsi porteurs d’une dimension politique. A travers son œuvre très informée et référencée, qui allie maîtrise technique et séduction visuelle, Mickalene Thomas fait partie du vaste combat en faveur du féminisme et de la reconnaissance des minorités américaines.