ART | EXPO

Michel Majerus

31 Mai - 23 Sep 2012
Vernissage le 31 Mai 2012

Le travail de Michel Majerus combine la peinture et les technologies numériques. A la suite d'artistes tels que de Kooning ou Gerhard Richter, il confronte à la noirceur des paysages urbains des signes contemporains, des slogans et des icônes renvoyant à la pop culture et à la jeunesse pour composer des tableaux conçus comme des espaces aussi bien mentaux que physiques.

Michel Majerus
Michel Majerus

«Je suis fasciné de faire quelque chose sans être sûr de ce que ça deviendra, quelque chose dont personne d’autre peut dire ce que ça deviendra. Je ne saurai jamais, et personne d’autre le saura, c’est ainsi que je conçois l’art.»(Michel Majerus)

La courte carrière de Michel Majerus coïncide avec deux révolutions majeures, l’une technologique et l’autre politique. En effet l’œuvre de l’artiste prend son plein essor et s’impose sur la scène internationale en 1996, au moment même de la «naissance» d’internet. Elle se termine dans un dramatique accident d’avion en 2002, un an après l’avènement des attentats du 11-Septembre. En six petites années, ces deux révolutions ont transformé en profondeur les dimensions socioculturelles et économiques de notre civilisation et engendré cette nouvelle ère que nous nommons communément la «globalisation».

La mobilité, le polycentrisme, les flux, les nouveaux réseaux, la mixité, l’hybridation en sont les émanations. Rien n’est plus vraiment excentrique ou périphérique, les lieux de pouvoir se sont dématérialisés, les temps sociaux sont désynchronisés. En quelques années, Michel Majerus a pressenti et embrassé ces nouveaux paramètres pour en proposer des paradigmes esthétiques: la peinture comme espace de navigation et de circulation, la surface-écran, la disponibilité infinie des images, la simultanéité et l’hétérogénéité des signes et des formes, la prééminence de la communication dans les échanges.

L’œuvre postule une ouverture et une perméabilité qui lui confèrent une dimension authentiquement pop. Sa contemporanéité, elle la doit par ailleurs à ce questionnement permanent de l’artiste à propos du style, conscient de vivre dans un monde entièrement «designé» où toute entité, toute idée, toute manifestation, se réalise au travers des dispositifs de communication balisés, à l’identité visuelle contrôlée. Or Majerus choisit de ne pas choisir (de style). Ce relativisme fondamental et difficile, sujet à des malentendus, il le portera jusqu’au bout, comme en témoignent les œuvres plus sombres et plus inquiètes peintes en 2002, peu de temps avant sa mort accidentelle.

 

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