L’exposition « Boys Don’t Cry » à la galerie Alain Gutharc, à Paris, présente un ensemble d’images constitué par Michaël Roy. L’artiste poursuit son Å“uvre faite d’emprunts qui lui permet de pratiquer des médiums sans avoir recours à leurs outils. Ainsi peut-il réaliser des fictions sans créer de nouveaux récits, des films sans caméra et des images sans appareil photographique.
« Boys Don’t Cry » : photographies de Michaël Roy à la galerie Alain Gutharc
La photographie de Michaël Roy se nourrit de la source inépuisable d’images que constitue Internet. Elle naît d’autres photographies d’origines diverses et semble renvoyer en miroir toute l’ambiguïté de ce flot d’images photographiques : une fois décontextualisées ces dernières ne disent en effet rien d’autre que ce que l’on veut leur faire dire et plus elles se multiplient jusqu’à la banalisation et la saturation, plus elles nécessitent de les interpréter avec prudence.
La photographie de Michaël Roy naît d’emprunts
L’exposition dévoile un ensemble de quatre cents images en noir et blanc, toutes au même format, qui sont fixées au mur tel un pêle-mêle. Sur chacune de ces images : un visage d’homme, bouche grande ouverte. Leurs âges et origines ethniques sont variés. Ces photographies sont issues d’images collectées par Michaël Roy sur Internet puis recadrées, recentrées sur le visage. A travers ce processus, l’artiste efface plus encore les informations qui pourraient nous renseigner sur leur provenance, leur contexte de création et de publication.
Michaël Roy, des images du Web aux cyanotypes
Une sélection opérée par Michaël Roy parmi ces visages donne lieu au tirage de cyanotypes, une technique qu’il utilise de façon récurrente dans son œuvre et qui permet, par la part de hasard qu’elle comporte et la façon dont elle uniformise les images d’une teinte bleue, d’en faire des pièces uniques. Libre alors au spectateur de s’approprier ces images pour construire ses propres fictions.