Seth Price
Miam!
La Galerie Chantal Crousel présente la première exposition personnelle de Seth Price en France. La plupart des nouvelles pièces commencent par un croquis rapide et de petite taille, que l’artiste numérise, agrandit et transforme, pour ensuite l’imprimer sur une plaque en plastique. Le plastique est alors thermoformé sur des cordes placées au hasard puis peint avec de l’acrylique, de l’émail et du polyuréthane.
Depuis plusieurs années, Seth Price travaille avec des cordes et des plaques thermoformées, mais c’est la première fois qu’il élargit ces techniques dans le domaine du dessin et de la peinture figurative. Comme c’est souvent le cas dans le travail de Seth Price, une position cohérente et claire est évitée, et ici les références à la caricature satyrique, à l’abstraction, voire à la peinture elle-même sont instables ou irrésolues. Seth Price nous montre aussi une courte histoire, écrite et racontée par l’artiste, présentée sous forme d’oeuvre sonore, avec les sous-titres français projetés sur le mur. Une transcription de l’histoire est disponible à la galerie.
Michael Newman écrit: «Dans la façon dont il explore, à travers divers médiums, les différentes articulations entre la source, l’objet et la redistribution, Seth Price a développé d’une manière exemplaire l’expérience d’un artiste né en 1973 et installé à New York. Lui et les artistes de sa génération travaillent dans des conditions sans précédent, utilisant la digitalisation de l’image et du son, l’Internet à la fois comme source et réseau de distribution, mais aussi le monde de l’art globalisé dans lequel l’information circule très vite.
La pratique variée de Seth Price — qui inclue à ce jour la vidéo et l’installation vidéo, la musique, des panneaux muraux en bois, le plastique thermoformée, des panneaux métalliques recouverts de plastique, que l’on pourrait considérer comme étant à mi-chemin entre sculpture et peinture, dessin, écriture et performance — contient des références tirées à la fois de la culture de masse et de l’art de ces dernières décennies, particulièrement la période des années 1960 aux années 1980 qui couvre le Pop Art, l’art conceptuel et l’art appropriationniste.
À l’instar des autres artistes de sa génération, Seth Price déplace l’art considéré comme une forme liée à un fond (comme cela est encore le cas pendant la période de la critique, qu’il s’agisse d’une figure autonome sur un fond de culture de masse, comme chez Adorno, ou dans la traduction du fond institutionnel dans une forme dans la critique institutionnelle de Buchloh), pour lui faire occuper l’interstice entre la forme et le fond, vacillant entre les deux. Cette danse entre la forme et le fond, présents dans de nombreuses Silhouette works de Seth Price, effectuées avec des mains, sert à retenir notre attention sur la relation entre l’objet trouvé et l’artefact, entre le tangible et l’immatériel, et entre le virtuel et le réel.»
*in Newman, Michel. «Seth Price Operations», Price, Seth, Kunsthalle Zürich, JRP Ringier, 2010.