La galerie Mémoire de l’Avenir présente «Métamorphoses Métaphores Mythologies». Dans cette exposition, les artistes Marcel Rodriguez, Jocelyne Weiss et Marie-Claude Deshayes-Rodriguez s’emparent des mythes anciens et contemporains en jouant sur les procédés de la métaphore et de la métamorphose. Les mythes proposent des réponses aux questions existentielles qui préoccupent l’homme de tout temps, à savoir la création, la vie, la mort, l’amour, la violence, la guerre, l’éthique ou la morale, l’universel et l’infini. Ces mythes sont des métaphores permettant d’expliquer, de justifier ou d’éclairer notre perception limitée du monde et de lui donner un sens. Afin de se rassurer au mieux, les hommes ont donc inventé des mythes mettant en scène des personnages aux pouvoirs surhumains, des héros, des super héros, des dieux.
La métamorphose, l’un des instruments du mythe, n’engendre ni la mort ni la disparition mais elle est une transformation. Cette transformation est utilisée à différentes fins: séduire, fuir ou manifester la punition de la puissance divine. Elle permet également une renaissance. La métamorphose constitue un mythe universel qui nourrit les religions, inspire les artistes et fascine les scientifiques. Si la science a permis de lever le voile sur nombre de mystères, il subsiste encore aujourd’hui une infinité de questions dont s’emparent toujours les artistes et les penseurs. Ce sont ces interrogations que se posent, chacun à leu manière singulière, Marcel Rodriguez, Jocelyne Weiss et Marie-Claude Deshayes-Rodriguez.
Vidéaste et plasticien, Marcel Rodriguez revisite le mythe à travers des problématiques et défis contemporains relatifs à l’écologie ou à l’urbanisme. Les séries Jardins ouvriers et Souvenir des cités jardins, où de jeunes pousses de plantes sont contenues dans des sculptures tubulaires en plexiglas, nous invitent, à la manière du scientifique dans son laboratoire, à observer le végétal comme un élément étrange, fragile, dont les propriétés immenses seraient encore méconnues. Marcel Rodriguez imagine une métaphore de la vie moderne dans laquelle la nature perd peu à peu du terrain mais subsiste comme elle le peut. Une perte mais un espoir, donc. Une déploration et une jubilation. L’opposition entre deux mondes: celui de la nature et celui de l’architecture.
Marie-Claude Deshayes-Rodriguez invente quant à elle, à travers la technique de la tapisserie de haute lisse, son propre langage mais aussi ses propres mythes. L’enjeu pour elle est de s’approprier certaines des histoires de la mythologie et des thèmes des Métamorphoses d’Ovide, en infléchissant leur sens pour donner à voir essentiellement des moments heureux, la vie qui triomphe, la vie belle. Le paysage reste, même lorsqu’elle travaille sur des éléments du corps humain, le sujet principal de son travail. Il est perçu chez l’artiste comme un mythe à lui seul, insaisissable, hostile ou merveilleux, quelque chose qui dépassera toujours l’homme et le remettra à sa juste place.
Diplômée de la Femis, Jocelyne Weiss est vidéaste, plasticienne et sculptrice. Les films qu’elle a réalisés se basent sur des images d’archives sur lesquelles elle ne dispose que de très peu d’informations. Une sorte de matière «brute» qu’elle interroge afin d’en comprendre le sens. Elle traite un bloc de pierre de la même manière que les images d’archives dans ses films: elle ne tente pas de lui imposer une forme mais cherche à trouver et à dégager ce qu’il lui cache. De ses sculptures, dont cinq sont présentées dans l’exposition, émergent des éléments visuels identifiables, des visages ou éléments de visage aux formes géométriques.