L’exposition « Métamorphose de l’ordinaire » à la galerie Les filles du calvaire réunit les œuvres de sept sculpteurs contemporains autour d’une tentative de transformer les formes du quotidien.
« Métamorphose de l’ordinaire » : transformer les formes familières
Les sculptures de Téo Bétin, Isabelle Ferreira, Loïc Pantaly, Zhuo Qi, Alexander Raczka, Matthieu Raffard et Linda Sanchez ont pour enjeu la métamorphose de l’ordinaire, c’est à dire de témoigner matériellement des révisions que l’on peut apporter à notre culture, notre art de vivre, nos sciences et nos traditions en repensant les formes qui leur sont attachées. La transformation est au cœur de leur pratique, et se déploie aussi bien par la récupération d’idées que par le recyclage de matériaux.
C’est sous un angle naturaliste que Linda Sanchez se livre à une transformation des éléments. Son installation intitulée Tissu de sable s’apparente à un fin tapis plissé mais un regard plus attentif révèle sa vraie nature : du sable, amalgamé à l’aide de colle, est tiré de son état originel pour devenir une fine couche compacte qui adopte les mouvements d’un textile.
Interroger la notion d’habileté
Avec l’installation Athanor de Matthieu Raffard, l’interrogation centrale de l’exposition revient à sa source, lorsque les alchimistes tentaient au XVIIe siècle de transmuter les métaux. Le dispositif rappelant les fourneaux cosmiques alors utilisés réactive leurs expériences vouées à la transformation et à la purification.
En s’intéressant aux possibilités de métamorphose de l’ordinaire, l’exposition interroge également la notion d’habileté, l’aptitude à bricoler, transformer et concevoir. Ainsi l’installation Armes & Outils d’Alexander Raczka constitue-t-elle un hommage à l’inventivité de l’homme à travers de multiples instruments rudimentaires, couteaux, pointes, harpons, qui sont fichés dans le mur.