ART | EXPO

Messe pour un corps

17 Oct - 28 Nov 2009
Vernissage le 17 Oct 2009

Figure historique du Body Art, Michel Journiac considérait le corps comme un terrain d'investigation artistique. Il était son outil central, sa matière première, son support, l'objet même de son travail. Ce deuxième volet sera consacré à Messe pour un corps, performance pendant laquelle l'artiste distribua les tranches d'un boudin issu de son propre sang.

Michel Journiac
Messe pour un corps

La Galerie Patricia Dorfmann présente le deuxième volet d’un cycle d’expositions consacré à Michel Journiac (1935-1995), figure historique de l’Art Corporel (Body Art).

Considérant que le corps est le donné fondamental, Michel Journiac prend celui-ci comme terrain d’investigation artistique. Il est son outil central, sa matière première, son support, l’objet même de son travail. À partir de 1969, Journiac abandonne définitivement la peinture et consacre entièrement sa vie à son art. 1969 marque l’année de l’action et des actions: Lessive, Piège pour un voyeur, Messe pour un corps.
Dans ces performances, le spectateur est au centre de l’échange.

La Galerie Patricia Dorfmann a choisi de montrer Messe pour un corps: Michel Journiac travesti en prêtre dans une célèbre galerie parisienne, dit une messe en latin. À la fin de la messe, le prêtre Journiac propose pour l’eucharistie une hostie particulière, faite de boudin cuisiné avec son propre sang. Par cette cérémonie religieuse, l’artiste, loin de se faire le chantre de l’anticléricalisme (rappelons qu’il était séminariste) représente, selon ses propres termes, «l’archétype de la création»: l’Homme se nourrissant de lui-même et des hommes se nourrissant de l’artiste. Cette nourriture corporelle est plus appétissante et plus «énergétique» qu’une nourriture «spirituelle».

Recette de boudin au sang humain
Prendre 90 cm3 de sang humain liquide (le contenu de trois seringues grand modèle), 90g de gras animal, 90g d’oignons crus, un boyau salé ramolli à l’eau froide puis épongé, 8g de sel, 5g de quatre-épices, 2g d’aromates et de sucre en poudre. Hacher la moitié du gras, couper le reste en dés et couper de même les oignons en dés et les faire blanchir cinq à six minutes à l’eau salée, les égoutter et les laisser refroidir.

Faire fondre le gras haché, ajouter les oignons et les faire cuire un quart d’heure à feu très doux, y mélanger le gras coupé en dés et laisser cuire sept à huit minutes. Retirer la casserole du feu et mêler peu à peu le sang humain à la graisse. Tourner alors le liquide sur le feu jusqu’à ce qu’il soit légèrement lié (10 à 12 minutes). Ajouter les différents ingrédients.

Nouer le boyau à un bout, introduire un entonnoir dans l’autre extrémité, remplir avec le mélange, nouer et mettre sur une grille dans une casserole en couvrant avec de l’eau chaude fortement salée. Mettre le récipient sur le feu jusqu’à ébullition et le retirer aussitôt. Lorsque le boudin est raffermi, l’égoutter, le couvrir avec un linge et le laisser refroidir. Couper le boudin en tronçons et le faire griller.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Céline Piettre sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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