ART | EXPO

Merci Louisette

10 Avr - 16 Mai 2015
Vernissage le 10 Avr 2015

Cette exposition de Jean-François Fourtou montre à Paris une installation conçue à l’origine pour le MAMO à Marseille et qui résume à elle seule toute la création de l’artiste. Merci Louisette est une installation construite à partir d’un amoncellement de meubles de famille en équilibre faussement précaire parasité par des abeilles géantes.

Jean-François Fourtou
Merci Louisette

Depuis les années 1990, Jean-François Fourtou développe une œuvre mémorielle sur le thème de l’enfance. L’art et la vie de l’artiste sont toujours étroitement liés. Ses projets de maisons reprennent avec quasi-exactitude des lieux qui lui sont familiers: la maison de son arrière grand-mère avec des changements d’échelle (Mes Maisons, 2007) ou encore celle de ses grands-parents en Charente reconstituée grandeur nature, mais à l’envers, comme envoyée depuis les nuages par son grand-père parti (Tombée du ciel, 2010).

Pour son exposition à la Galerie Mitterrand, Jean-François Fourtou présente Merci Louisette, installation construite à partir d’un amoncellement de meubles de famille en équilibre faussement précaire parasité par des abeilles géantes, des pots de miel, des alvéoles, des stalactites, des ruches et des ramasseurs de miel.

Le mobilier, légué par sa tante Louisette au moment de son décès, est agencé de façon à créer des passages dans lesquels se faufiler, des recoins qui débordent de souvenirs et d’objets divers évoquant le destin d’une personne et le désir de l’artiste de capter le passé pour lui donner une nouvelle vie.

Cette œuvre monumentale est un labyrinthe de la mémoire, une accumulation de souvenirs vécus et perdus, une quête du sentiment et le témoignage d’une époque révolue. Avec cette installation, Jean-François Fourtou nous fait partager l’expression de son désarroi face à l’absence définitive des êtres aimés.

Merci Louisette est le produit du retour sur un «enchantement» comme celui du professeur Isaac Borg dans les Fraises Sauvages d’Ingmar Bergman qui retrouve le paradis de son enfance le temps d’un assoupissement. Comment redonner vie et substance aux choses du passé? Comment cette accumulation de meubles-souvenirs, modeste héritage pourtant riche en émotions, peut-il constituer un hommage à tante Louisette, si ce n’est en devenant Å“uvre d’art? La transformation d’objets communs en symbole, par la volonté de l’artiste, est le plus bel exemple du triomphe de la vie sur l’absence, «le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui» de Mallarmé sur les forces obscures.

Vernissage
Jeudi 9 avril 2015 à 18h

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