L’exposition « Mera Naam Joker » à la galerie Tator, à Lyon, présente de nouvelles sculptures d’Amandine Arcelli. Inspirées par l’habitat indien, les œuvres s’inscrivent dans la démarche anthropologique de la plasticienne.
Des sculptures inspirées par l’habitat indien traditionnel
Le titre de l’exposition, « Mera Naam Joker », est celui d’un film indien culte réalisé par Raj Kapoor qui suit la vie d’un clown depuis son enfance jusqu’à sa dernière représentation. A travers lui, Amandine Arcelli évoque les trois étapes de la vie et introduit d’emblée la dimension anthropologique de ses œuvres. Ses nouvelles sculptures sont le fruit d’un séjour d’un mois dans le sud de l’Inde, où l’artiste a découvert les méthodes traditionnelles de construction utilisant un mélange de bouse de vache, d’argile et de paille pour recouvrir les murs extérieurs des maisons en terre.
La démarche anthropologique d’Amandine Arcelli
Les récentes sculptures d’Amandine Arcelli s’inscrivent dans une pratique artistique consacrée à l’exploration des modes de vie humains, des bâtiments que nous construisons aux rituels constituant notre quotidien. Les gestes et les matériaux privilégiés par la plasticienne reprennent ceux, ancestraux, par lesquels l’humanité a créé son habitat : elle assemble, attache, enduit, suspend ou plaque de la laine de roche, de la fibre de verre, des cordes, des tuyaux de canalisation ou des plaques isolantes pour former de larges compositions.
L’habitat, de sa dimension usuelle à sa dimension symbolique
Les réalisations d’Amandine Arcelli adoptent souvent des formes totémiques ou celles des masques africains et l’ajout de pigments aux matériaux de base semble leur insuffler la vie. Ainsi se crée un passage de l’usage originel de l’habitat à une dimension spirituelle. Les constructions deviennent une métaphore du corps et renvoient aux valeurs et aux représentations symboliques des cultures dont elles s’inspirent.