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Ménageries

Tout au long du récit, le volume s’organise de la même manière. Sur les pages de droite se trouvent des dessins qui ressemblent à de la gravure. Des illustrations au trait, faites de lignes noires et d’à-plats, très statiques, qui confèrent à la position des personnages (échangée, permutée) un caractère emprisonnant pertinent car il est présent également dans le sujet du livre.
Sur les pages de gauche se trouvent des dialogues courts se référant au dessin, écrits probablement ensuite et en fonction d’eux. Les couleurs sont choisies avec parcimonie, à la fois brutes, industrielles et dans l’air du temps. Elles créent un contraste avec l’animalité dont on nous parle et la facture gravée des dessins.
La mise en page, qui surligne certaines phrases par un rappel de couleur, rappelle de vieux livres de contes pour enfants.

Le tout est réuni dans un petit format lisible autant à l’endroit qu’à l’envers, qu’on peut feuilleter, consulter, reposer et reprendre à l’envi. Nous voici devant un drôle de bestiaire…
Les références à la condition animale sont parfois pertinentes et riches, parfois maladroites et approximatives… téléphonées.

Livre d’images pour adultes ou album pour grands enfants, c’est juste une sensation qui émerge peu à peu à la vision de cette galerie de créatures improbables : un malaise, qui m’a laissée à l’image de ce livre, curieuse et entre-deux.

Aurore Petit, Ménageries, Éditions Thierry Magnier, Paris, 2008.

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