Adam Janes
Memory Song
Aux pratiques conjuguées du collage et de l’assemblage, Adam Janes (né en 1976) accorde une place de choix. Ses œuvres en déclinent l’exercice dans la réalisation de travaux qui passent du plan au volume et se donnent à voir comme autant d’icônes qui appartiendraient à une culture marginale. En réalité, son art procède de la combinaison entre des éléments empruntés à différentes cultures populaires et tout un lot de références classiques.
Quelque chose de singulier et de ludique est à l’œuvre dans son travail qui en appelle à un vocabulaire de formes et de signes rudimentaires, immédiatement accessibles au regard et qui mêle toutes les techniques et tous les formats.
L’artiste prend comme un malin plaisir à fabriquer des objets incongrus et des machines improbables dont les motifs jouent de l’intrication entre imaginaire débridé et références autobiographiques. Adam Janes n’a pas son pareil pour orchestrer la collusion entre figuration et abstraction et noyer tout un monde de personnages souvent drolatiques dans le flux de ses images ou dans la construction de ses sculptures. Aussi ses œuvres relèvent–elles d’une forme de palimpseste dont il ne nous livre aucun déchiffrement et nous nous trouvons, face à elles, en position d’explorateur.
Articulé autour de l’idée de Memory Song, le dispositif qu’il a conçu pour cette exposition participe en ce sens à nous entraîner dans les dédales imprévisibles de la mémoire.
Philippe Piguet