Mélanie Matranga
Mélanie Matranga
L’exposition présente plusieurs environnements, plusieurs moments, grâce à un important ensemble d’images, de sculptures et d’éléments d’architecture. «En jouant sur des clichés touchant à la jeunesse, à son image et à son narcissisme soi-disant passif, Mélanie Matranga joue avec l’attention du visiteur, son humour, et ouvre des brèches dans des systèmes de représentation pris pour acquis.» (Benjamin Thorel et Thomas Boutoux, commissaires)
Les dessins, sculptures et vidéos de Mélanie Matranga mêlent des signes renvoyant à l’intériorité et des éléments liés à des attitudes et des habitudes sociales. Ensemble, ils composent des lieux où le singulier paraît se diluer dans le commun, et où l’intime se retrouve découvert, exposé. Ainsi de ses sculptures en silicone qui empruntent — littéralement — leurs formes à des intérieurs. Réalisées en moulant des meubles, des parois, des sols ou autres surfaces en volumes présentes dans des espaces domestiques, ces empreintes en dessinent les fantômes au sein de l’exposition. Elles figurent métaphoriquement des moments subjectifs, et renvoient de manière sensible à des états de relâchement, de flottement ou de suspens.
Décliné de différentes manières, le titre en mandarin de l’exposition ne renferme aucun sens caché — 反复, qui se prononce [fanfu], signifie «encore et encore» — participant de la création d’une atmosphère particulière, d’une situation d’indécision pour qui ne sait pas lire cet alphabet.
Les visiteurs évoluent à travers l’exposition en passant d’un milieu et d’un état à un autre: au fil de chemins détournés, il s’agit de mettre en place une atmosphère singulière, passant par des codes et des formes génériques, où l’expression de soi, paradoxalement, n’est possible qu’à condition de perdre son identité. Un fumoir (fonctionnel), deux mezzanines, des canapés ou des lits sur lesquels s’installer pour regarder la télévision et un film de fiction inédit de l’artiste sont présentés dans l’exposition, ainsi que des lampes en papier japonais inspirées par le travail de Isamu Noguchi. Certaines sont réalisées à la main et disproportionnées; d’autres, produites en série et bon marché. Ces éléments banalisés de nos intérieurs sont alimentés par un réseau de longs câbles électriques circulant dans toute l’exposition, du sol au plafond.
Mélanie Matranga est née en 1985 à Marseille. Elle vit et travaille à Paris.
Vernissage
Lundi 19 octobre 2015