Massimiliano Baldassarri, Rebecca Bournigault, Hannah Collins, Guy Debord, Safaa Erruas, John Goto, Simon Nicaise, Eva Nielsen
Medusa Caravage Salon
«Medusa Caravage Salon» est un projet évolutif et ouvert. Plus qu’une exposition soutenue par une pensée curatoriale, il est question ici de concevoir un espace, un lieu pour rendre compte de formes, de contenus et de gestes plurivoques.
Les œuvres et objets sont choisis dans la galerie Dominique Fiat, mais aussi dans d’autres galeries et collections privées. Leur sélection est soumise à la contrainte d’usage de mettre en relation des œuvres déjà produites ou réactivées pour cette occasion. Dans cette démarche intersubjective de la mise en place d’une exposition, la question sémantique nous semble en corrélation avec l’action d’une parole plurielle: celle des organisateurs (institutionnel et privé), des œuvres, des artistes et des visiteurs s’inscrivant dans un contexte donné. En effet, si nous considérons qu’une influence s’opère sur les objets et le sens par la médiation de l’exposition, nous voulons ici en interroger les modalités et les procédures.
Conçu comme un dispositif hybride entre un laboratoire expérimental, un salon de coiffure et un cabinet de curiosités, «Medusa Caravage Salon» se présente comme une expérience politique et esthétique.
Politique: Nous parlons ici de politique non pas comme l’engagement politisé des artistes ou des œuvres, mais comme l’a suggéré Hannah Arendt: «L’homme est apolitique. La politique prend naissance dans l’espace-qui-est-entre-les-hommes, donc dans quelque chose de fondamentalement extérieur-à -l’homme. Il n’existe donc pas une substance véritablement politique. La politique prend naissance dans l’espace intermédiaire et elle se constitue comme relation.» (Qu’est-ce que la politique?, éditions du Seuil, Paris, 1995, p. 33)
Esthétique: «Medusa Caravage Salon» est un dispositif qui prend place dans cet espace intermédiaire, lieu d’échange et d’usage, symbolique et réel. Dans ce lieu commun et contradictoire s’articulent à la fois des liens et des écarts. Nous y interrogerons entre autre ce que Jacques Rancière évoque dans son texte Le Spectateur émancipé comme l’efficacité d’un dissensus: «Ce que j’entends par dissensus, ce n’est pas le conflit des idées ou des sentiments. C’est le conflit de plusieurs régimes de sensorialité. C’est par là que l’art, dans le régime de la séparation esthétique se trouve toucher à la politique.» (Le Spectateur émancipé, éditions La Fabrique, Paris, 2008, p. 66)
L’espace de la galerie est ici configuré par étapes dans la durée de l’exposition. Les visiteurs pourront suivre l’évolution du projet et venir assister à des rendez-vous planifiés sous formes d’interventions, de performances, de projections vidéo et de tables rondes.
«Medusa Caravage Salon» a comme objectifs d’être une plateforme d’échanges, un espace partagé, un lieu où peuvent se mouvoir les corps, les œuvres et les pensées dans un environnement et une temporalité dynamique.
Massimiliano Baldassarri
Avec la participation de:
Massimiliano Baldassarri, Gilles Balmet, Hicham Berrada, Rut Blees Luxemburg, Rebecca Bournigault, Hannah Collins, Serge Comte, Guy Debord, Laddie John Dill, Anita Dube, Safaa Erruas, Jean-Baptiste Ganne, John Goto, Alexandra Guillot, Takehito Koganezawa, Judit Kurtà g, Thomas Lélu, Glenda Leòn, Simon Nicaise, Eva Nielsen, Natacha Nisic, Florian Pugnaire et David Raffini, Laurent Saksik, Sandrine Salzard.