Des roues, des mouvements de machines industrielles, des régulateurs et des manivelles, tels sont les sujets de cette série de photographies argentiques en noir et blanc du photographe japonais Hiroshi Sugimoto. Celui-ci utilise des objets mécaniques fabriqués en Grande-Bretagne au XIXe siècle, à un moment où le Japon commençait à s’ouvrir au monde extérieur et à l’industrialisation.
Ces photographies sont d’une grande beauté, offrant au regard un clair obscur permanent entre le fond intensément noir et les reflets lumineux qui se détachent sur des galbes d’acier et des aspérités crantées de roues.
Ces «formes mécaniques» sont paradoxales parce qu’elles sont rigides et absolument hermétiques d’un côté, alors que de l’autre côté, elles fascinent le regard et s’imposent comme des formes dotées de mouvement, et donc de vie.
Comment ne pas penser à Man Ray et à ses fameuses rayographies des années 1920, où la poésie surgit des roues et des mécanismes de toutes sortes? De même en ce moment même à la Maison européenne de la photographie a lieu une exposition de photographies d’Alain Fleischer prenant pour modèle des carrosseries et des moteurs de voiture Ferrari, et c’est avec le même regard esthétique que Sugimoto que Fleischer donne vie et forme au produit de la fabrication humaine.
Si l’artiste photographie des mécanismes, il en fait de véritables formes, des formes qui finissent par nous regarder, nous, spectateurs de la vie quotidienne faite art.
Hiroshi Sugimoto
— Mechanical Form 0041, Mécanique bielle-manivelle, 2004. Tirage argentique. 60,9 x 50,8 cm.
— Mechanical Form 0038, Disque tournant, 2004. Tirage argentique. 60,9 x 50,8 cm.
— Mechanical Form 0040, Mécanisme bielle-manivelle sphérique, 2004. Tirage argentique. 60,9 x 50,8 cm.
— Mechanical Form 0028, Régulateur, 2004. Tirage argentique. 60,9 x 50,8 cm.
— Mechanical Form 0027, Mécanisme à retour rapide, 2004. Tirage argentique. 60,9 x 50,8 cm.
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